Juste un billet d’humeur exutoire. Après tout, cet espace, c’est chez moi. J’en fais bien ce que je veux. J’ai bien le droit d’y être chiante… sinon c’est toujours les mêmes personnes qui m’entendent me plaindre, alors que je voudrais plutôt leur communiquer des sourires…
Je suis un mélange de fatigue colossale, lassitude, tristesse, frustration, colère aussi.. et sans doute un paquet d’autres trucs non identifiés, noyés dans mes angoisses toujours aussi incomprises…
Je ne savais déjà pas comment je tenais depuis un an, mais là le déménagement m’aura achevée.
J’ai cramé de l’énergie tant et plus, jusqu’à il y a peu pour mettre la maison dans un état fonctionnel et relativement présentable, et boum, c’était fini.
Pourtant, j’ai eu par quatre ou cinq fois 8h à ‘moi’ (enfin, à peu près – et passées à la vitesse de la lumière), mais ça ne va pas mieux. Lui s’inquiète. Difficile de faire comprendre à quelqu’un pourquoi on peut aller si mal au moment où les choses semblent pourtant se calmer. C’est tout simplement parce que depuis un an et demi, voire davantage, je ne me suis jamais laissée aller mal. Vraiment mal. Et pourtant j’étais par moment carrément au delà d’aller vraiment mal… Il faut bien s’autoriser à aller mal à un moment donné, si on veut pouvoir évacuer le tout pour repartir sur du meilleur. Et encore.. on ne peut pas dire que je m’y autorise vraiment, c’est juste que je commence à laisser transparaître ce que je ne peux simplement plus du tout contenir…
Je suis bien placée pour savoir que tôt ou tard la fatigue accumulée se paie, que nos maux enfermés à double tour ne disparaissent pas par magie. Ils s’infectent, et suintent. On les couve en attendant de pouvoir s’en occuper, en espérant le faire dans de meilleures conditions, c’est tout. Plus on attend, plus la plaie est laide, et ça, les gens n’aiment pas. C’est moche la détresse. C’est rebutant la dépression, le mal de vivre… surtout quand on n’est pas autorisé à l’éprouver. Après tout, j’ai un toit sur la tête et deux merveilles en bonne santé, que demander de plus ?
Ce que je demande de plus, c’est de VIVRE, et plus simplement « survivre ».
C’est du temps pour me guérir de tout ce que j’ai pu éprouver ces dernières années, surtout depuis leur arrivée où j’ai du porter à bout de bras plus que je ne dis pour n’accabler personne, à tourner avec des nuits hachées de 4h en moyenne quand il m’en faudrait à minima 8, à assurer les journées – toutes, même les plus chaotiques -. J’ai accumulé tellement de stess et de fatigue, que des choses que je combattais avec succès depuis des années sont tout à coups revenues à la charge format géant – je m’en sens comme une sombre merde, chose qui n’aide absolument pas à mieux accueillir les soucis, les pics d’émotions que je ne choisis pas mais que je subis de plein fouet malgré moi.
Je demande de pouvoir me débarrasser de ce fardeau qui m’écrase depuis des mois au bas mot, et espérer me sentir à nouveau « capable » un peu plus tard. Capable de combattre mes démons intérieurs tout en continuant à lisser l’extérieur pour que personne ne les voit. Capable de rejouer des jours entiers avec mes filles. De supporter leurs cris à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. De ne pas me lasser de devoir relaver et nettoyer chaque jours les mêmes pièces, les mêmes meubles, les mêmes vêtements, encore et encore quand bien même j’ai l’impression de vivre un ‘jour sans fin’. Capable de trouver un peu de valeur à ce que je fais. Capable de sortir de nouveau malgré le temps moisi qui arrive et mes peurs (le coup de tomber sur un gros chien hargneux en liberté et sans son maître à ma première sortie m’a totalement refroidie, déjà que le retour au sud était pour moi un synonyme de retour au danger…). Capable de prendre vraiment le temps de faire ce que j’aime : jouer, dessiner, photographier, écrire… de supporter la pensée qu’aussi nulle que je sois dans ces domaines – et comme on me l’a gentiment fait remarqué que n’importe quelle IA explose mon niveau [IA développée grâce au vol de créations de milliers d’Artistes qui n’ont été ni consultés ni dédommagés, mais passons hein] -, ils me plaisent alors j’ai le droit de ne pas abandonner.
Je demande d’avoir ce temps pour moi de façon régulière, comme je me suis débrouillée pour que tout le monde autour de moi en ait suffisamment pour rester fonctionnel jusqu’à présent. Je demande à pouvoir cesser de m’oublier complètement pour les autres, aussi fort que je puisse les aimer, je suis en train de m’écrouler..
Je continue à faire ce qu’on attend de moi : me lever, m’habiller. Donner des nouvelles par ci par là et écrire aux uns et aux autres, garder le contact quand ça mange sur le peu de temps que je pourrais dégager. Je m’occupe de la maison, de mes filles. Je fais l’administratif qui m’échoit, la gestion du planning familial, ma part de rangement/tri parce qu’on est très loin d’avoir fini. Je prévois les impondérables, car pour leur santé les filles sont toujours suivies à SaintÉ : je programme en fonction des rdv, ce qu’on va prendre, sur combien de temps, si y’a besoin d’un hotel ou non, de restauration, je fais du repérage… Je repousse continuellement mes limites. Je continue à motiver Lui pour qu’il avance aussi parce que sinon, c’est factuel, il a tendance à repousser à demain, et je ne peux plus le laisser faire, même si ça me donne l’impression d’être chiante – ce que je déteste et qui fait que je ME déteste encore plus, je fais ce que je peux à sa place si c’est possible, comme poser les rideaux sur mon temps libre (ça a l’air tout con mais ça veut dire monter sur un escabeau en ayant un vertige carabiné, je m’en serai jamais crue capable avant de l’avoir fait).
Je fais tout ça en souriant quand on me parle même si j’ai envie de pleurer ou faire la gueule, et je ne dis pas souvent grand chose en dehors de « je suis fatiguée » quand je voudrais hurler tellement plus. J’évite de trop me plaindre, surtout face à celles et ceux dont je sais qu’ils sont en train d’encaisser « bien pire ».
Je ne fais payer à personne mes humeurs. Je poursuis coûte que coûte « D’abord ce que je dois, ensuite ce que je veux si je le peux« , sauf que souvent je ne peux pas, parce que j’ai un gouffre dont on ne voit pas le fond à recharger. Alors est-ce que je n’ai pas le droit d’avoir du temps même si c’est juste pour « aller mal » et ne rien en faire, au moins au début ?
Peut être que je demande la Lune. Peut-être pas.
En attendant si je ne demande toujours pas pour moi après tant d’années d’existence sans le faire, qui le fera pour moi ? Personne. Car ce n’est le rôle de personne, c’est le mien.
Enfin voilà. Je suis à plat et plus qu’à plat.
Et cette fois ci, je n’ai pas envie de m’en excuser. Je pense avoir donné, et continuer de donner assez. Non ?
Alors ce blog, bien que je meurs d’envie de le tenir à jour (même si je n’ai presque rien à mettre dessus en termes de créa j’ai commencé des tas d’articles inachevés..), va probablement dormir encore un peu et viendra ce qui vient. Mes réseaux vont demeurer en berne. Et je vais contacter les gens encore moins souvent. Parce que je ne peux plus. Je ne peux juste plus.
Je vais tâcher de résoudre un petit problème à la fois, de recharger ce que je peux petit à petit, tout en continuant à gérer tout ce que je dois gérer, mais là j’avais besoin d’écrire quelque part ma réalité : je n’ai plus de jus, plus rien de plus à donner, alors pitié, qu’on me laisse aller mal dans mon coin et qu’on me foute la paix..