C’est un de ces jours gris, aujourd’hui.
Ces jours flous dont les variantes sont si peu perceptibles qu’on a l’impression de revivre éternellement le même.
Ces jours où, même sans raison particulière, le moral est dans les chaussettes, et ne se manifeste aucune envie, sauf celles qu’on rejette en bloc. On voudrait pouvoir ne croiser personne et ne rien faire, pas même se lever… mais y’a pas le choix. Où on fait tout par automatisme parce qu’il le faut, et ça fait sentir encore plus vide, et le vide ça fait mal, de plus en plus au fil du temps.
Ces jours où on s’accroche à «
demain est un autre jour« , «
tout passe« , et un millier de mantra ayant pour but de relativiser, mais là sur l’instant, ça aide pas vraiment… demain peut sembler bien loin par moment. Et puis à quoi bon, si demain tout recommence ?
Ces jours où on voudrait crier un milliard de choses à la face du monde, mais où à la place on se mure dans le silence, en sachant que chaque brique tombe direct au fond de notre estomac… ces jours où on se traîne comme un fantôme trop lourd à travers les pièces, un gouffre béant de trop plein à l’intérieur.
Ces jours gris, où un geste ou un mot serait si précieux pour déposer une once de couleur et se souvenir de ce qu’on aurait tendance à oublier… juste un ptit coup de pouce, pour continuer d’avancer, en attendant d’arrêter de pleurer..
Aller. « Tout passe ».
Et « Demain est un autre jour ».
Je suis toujours là. Chaque jour gris passé est une victoire sur moi-même et mes monochromes blêmes.
Je me souviens que la couleur existe. Et même si j’ai peur de ne jamais la revoir quand la brume enveloppe tout autour de moi, je garde une infime poussière d’espoir dans un coin de l’esprit.
Tant qu’elle reste là, ça ira.