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septembre 2021

Texte : J’aime la brume…

By | Poésie / Texte | 2 Comments

Tôt ce matin, alors que j’avais à faire à l’extérieur, je me suis retrouvée à traverser une vaste zone noyée dans la brume.
D’épais nuages laiteux qui réduisaient la visibilité, et donnaient au monde du quotidien un air fantasmagorique… peuplés de fantômes de moments similaires, à l’éclat irisé dans ma mémoire.. j’aurais adoré m’arrêter. Prendre des photos, marcher dans n’importe quelle direction, jusqu’à ce que mes jambes me demandent une pause bien méritée… Attendre dans le demi silence que le jour se lève tout à fait, estompant progressivement les ténèbres…
Hélas j’étais prise dans la frénésie de l’horloge. Des rendez-vous à ne pas manquer, des papiers à envoyer avant telle heure donnée… J’ai chassé cette pensée, du moins j’ai essayé : elle m’a poursuivie toute la journée.
Cela m’a rappelé des moments que j’ai dérobé dans le passé, et que j’ai confiés à la douce nébulosité de ces jours tamisés. Je me souviens du plaisir de marcher dans cet irréel écran de fumée…

Bon sang, comment ai-je pu oublier ces dernières années ? J’aime la brume… Cette familière inconnue aux allures de poème.
Vous ai-je jamais parlé de cet étrange sortilège qui peut revêtir la légèreté d’une plume ? Combien de fois, il y a longtemps, ai-je pris plaisir à faire mes trajets à ses côtés ?
Comme il est bon de s’abîmer dans ses souvenirs jalousement gardés..

S’enfoncer dans son voile gris, s’évaporer aux yeux du monde comme par magie… Cette sensation de s’aventurer dans un lieu oublié, qui n’appartient qu’à ceux qui se tiennent au centre  de la buée… Un goût de retombée dans la candeur de l’enfance. Une allégorie de l’avenir que l’on ne peut jamais vraiment deviner…

En ville, voir les gens et les voitures disparaître dans la grisaille, et apparaître d’un coup, par enchantement, seulement pour un fugace moment. Arbres et bâtiments émergent au fil de la route comme on sort d’un long sommeil, avant d’y sombrer à nouveau, quelque part dans notre dos.

Par endroits, l’on n’y voit guère à plus d’un mètre de distance, tandis qu’ailleurs, quelques dizaines de mètres sont visibles, ou devinables. Comme des bulles diverses et variées, ci et là déposées. On passe de l’une à l’autre au son de l’écho de nos pas.  Un univers estompé, lavé, qui gomme les défauts et le trop parfait dessiné par le hasard. Tout prend un air différent dans ces cas là, ensevelis sous le brouillard..

Dans son étreinte, même les plus connus des chemins s’auréolent de mystère. L’occasion de les redécouvrir, d’une singulière façon, à mesure que les détails se dévoilent lentement, tour à tour. Un pas après l’autre, l’oeil capture les contours qu’il ne faisait qu’interpréter l’instant d’avant. Timides, les couleurs se fondent dans un camaïeu de gris, monochrome de génie..

Au sein de cet espace artificiel, créé par une illusion de cocon, je ressens une certaine forme d’intimité. Lors de mes instants d’angoisse, il se ressert sur moi, et j’ai peur de tout ce qui pourrait, à tout moment, surgir de n’importe quel côté. Mais les bons jours, c’est un cadeau dans lequel je me sens libre d’être et de respirer.. Mon imagination de grande enfant se teinte d’humidité, et je parcours des terres oubliées. C’est comme plonger dans des citées immergées, mais sans avoir à retenir son souffle.. lequel s’échappe en volutes de vapeur. J’hume le sol qui transpire de fraîcheur, cet humus détrempé dont la douceur est presque palpable. Loin dans ma tête, se jouent des scénarios incroyables, et en avant plan, mes sens savourent le présent.

Écouter les oiseaux, les seuls qui se moquent de défier le silence de leurs mots si plaisants. Sentir la vie qui s’éveille, bruissant dans chaque recoin, et ressentir ce léger picotement sur la peau, ce frissonnement qui nous rappelle qu’on est vivant. Voir le voile se dissiper, à mesure que le jour gagne du terrain, se délecter de l’air qui glisse autour de ma main… Respirer le vent, le parfum des fleurs au petit matin. Observer les couleurs qui saturent graduellement sur toute chose, comme avec pudeur, alors que le tableau se métamorphose. Les premiers rais de lumière qui percent vraiment le rideau de petits cristaux en suspension, faisant naître – parfois, quand on a de la chance – de petits arc-en-ciel inopinés.. S’ouvrir à ce monde opalescent, constellé de gouttelettes abandonnées, comme autant de points de rosée qui scintillent au Soleil. Se dire que notre Terre est véritablement une pure merveille..

Revenir délicatement dans le monde « des gens ». Reprendre la marche pour rentrer chez soi, paisiblement. Ancrer en soi ces heures clandestines, l’âme chaussée de ballerines.

Rattrapage

By | Dessins, Liens, Photos | No Comments

Bonjour ^^

J’espère que tout le monde va bien, autant que faire se peut ! Ici, le yoyo un peu comme toujours au fond, mais après une période où mon mental m’a mise pratiquement au bout du rouleau, globalement ça va mieux. Je ne crée toujours pas autant que je ne le voudrais, mais j’y arrive encore, c’est l’essentiel.
Petit tour des dernières nouveautés pour rattraper ce qu’il s’est passé en Août et en ce tout début Septembre.

Côté livre : j’ai lu une BD qui mérite un petit mot dessus. Son titre c’est « Tant pis pour l’Amour » de Sophie Lambda.
Elle y décrit sa relation toxique avec un manipulateur, comment elle s’en est sortie, mais surtout à la fin, donne des pistes pour les repérer et se tirer de ce genre de situations plus vite.
Je dois avouer que cette Bd m’attirait malgré moi, et pour cause : j’ai vécu deux ans avec un manipulateur. Pas exactement le même « modèle » que dans la BD, mais je ne vais pas m’épancher aujourd’hui sur tout ça. Il a brisé tout ce qui pouvait l’être en moi, et m’avait bien trop isolée pour que quiconque ne me vienne en aide.. Aujourd’hui encore, j’ai des séquelles de cette histoire. Ma chance a été un miroir tendu par une personne inattendue, qui m’a donnée l’impulsion qu’il fallait pour oser dire stop. Et j’ai du me débattre pour partir, car le gars avait tenté pendant près d’une heure de « négocier » la rupture et y a apposé des conditions qui ne m’ont fait que plus de mal… Après quoi, j’ai bien tout enfoui, jusqu’à avoir la force et la volonté de faire face à ce qui m’était arrivée.. cette année.
Lire cette BD, c’était un peu pour confirmer tout ça, le rendre réel, tout comme le fait que ça arrive aussi à d’autres (hélas). Je ne sais pas, j’en ai ressenti le besoin, donc je n’irais pas me justifier davantage. Toujours est-il que les pistes du bouquin pour repérer ce genre de personne m’ont semblées pertinentes – car je les ai retrouvées ensuite chez d’autres personnes manipulatrices. Du coup je vous en parle vite fait ici, et je partage (en espérant en avoir le droit), une page qui me semble essentielle (Le manipulateur avec qui j’ai vécu correspond à 28 critères sur 30, les 2 manquants -13 et 30-, c’est juste que j’ai un doute).

J’ai eu d’autres lectures, mais je ne ressens pas le besoin d’en parler, ou pas encore. C’est donc tout à ce niveau là pour cette fois ci ^^

Côté photographie :
Je n’ai pas fini de tout sortir et trier, donc il va en manquer, mais je commence déjà par ce que j’ai de prêt. Photos prises avec soit mon Nikon, soit le Coolpix, donc qualité variable.

Cela devait faire plus de dix ans, voire davantage, que j’avais pas osé aller me poser sur un banc pour lire… D’ailleurs, je m’y suis posée seule, et ça, ça n’était pas arrivé depuis plus longtemps encore. Je me demande même si j’avais jamais osé… J’essaie de voir cela comme un progrès. Un pas de plus qui mord sur mes peurs, qui repousse mes limites un peu plus loin.. et en partant, comme par un fait exprès, un paon est passé et m’a laissé un petit cadeau : l’une de ses plumes, doucement déposée sur le sol. Je l’ai ramassée, bien sûr. ☺

Petit détour en couture : J’ai eu envie de faire un peu de couture. Pour offrir bien évidemment. Et finalement j’en ai fait un paquet ahah =)
J’ai cherché ce que je pourrais faire pour un streamer que j’apprécie beaucoup : Sarys. Quand je vais sur son live, j’y trouve toujours un peu de ce dont j’ai besoin. Quand ça va pas, ça me change les idées, ses musiques me portent, certaines me remontent le moral, et je souris – voire ri – à coup sûr quand il prend un fou-rire. Le fait qu’il soit gentil avec toute sa communauté me fait me sentir « intégrée », presque « appréciée » même si on ne se connaît pas ni ne se côtoie pas vraiment. J’éprouve de la gratitude pour ce personnage qui fait désormais parti de mes routines sans le savoir, et je voulais le lui manifester.
Au début j’ai pensé à lui coudre un personnage d’un jeu auquel il avait joué et qui était tout mignon : Omno. Mais finalement, ça ne m’allait pas. Je n’ai pas fini la peluche, je verrais pour le faire plus tard. J’ai eu une autre idée en plein milieu.

Une meilleure idée; et là ça a fait *tilt* : faire une peluche d’une de ses émotes de stream ! Un truc unique, qui n’a peut-être encore jamais été fait, et qui soit directement en lien avec ce qu’il a créé !! Ça m’a semblé être une idée aussi pertinente et sincère que possible.
J’ai fouillé les patrons à ma disposition, modifié ce qui n’allait pas, fait un essai qui s’est avéré passable, mais pas génial… j’ai re-modifié les modifications jusqu’à faire un tout nouveau patron à ma façon, recommencé et … là ça ressemble à quelque chose de correct ! ^^ J’ai fait valider le résultat auprès d’une spectatrice que j’aime bien et qui va sur ses streams aussi. Elle a aimé, ce qui m’a encouragée.
D’ailleurs, ça m’a donné l’envie et l’énergie de faire plus : je suis partie sur une deuxième peluche d’une autre émote, pour elle ! Comme la première fois, j’ai recommencé à partir d’un patron récupéré pour tenter de faire « mieux ». Résultat « okay », et je peux la lui offrir c’est correct. Ceci étant j’ai quand même eu envie de la refaire pour le streamer aussi, en reprenant mon patron-maison que je trouve in fine plus convaincant.
Au final, je me retrouve avec deux peluches de chaque type, et donc deux lots de peluches : un pour la coupine, et un pour le streamer ! Maintenant, faut que je vois s’il existe un moyen de les lui envoyer sans lui dire ce que c’est pour qu’il ait la surprise… j’espère que ça sera possible !

Enfin bref, voici mes modèles, le groupe de peluches, et les deux lots !

Niveau « Animation » : je n’ai fait aucun pixelArt, mais j’ai fait (complètement à l’arrache par contre) une petite animation, parce que j’en avais besoin. Oui, en ce moment, j’essaie de faire plein de petites chose « dont j’ai besoin ». Je ne peux pas encore tout faire, mais je fais déjà ce qui est le plus accessible. Je pense que l’animation parle d’elle-même, alors je ne vais pas vous faire l’affront de vous l’expliquer. Amis du bon goût (même si j’ai déjà fait pire), planquez-vous ! Cliquez sur la petite image moche pour voir l’animation :
J’ai aussi récupéré mon dessin de petit chat de la dernière fois. J’ai juste isolé le chat et l’ai un peu animé pour en faire un gif disponible sur mon stream. J’ai aussi fait une version statique que j’ai mise en design dans ma boutique Spreadshirt.

Hors pixel art mais dans les dessins très petits, j’ai fait des essais pour voir si je pouvais faire des émotes pour Magnet_boy, un collègue streamer vivant au Québec. Il s’avère que le rendu final n’est pas génial, mais je commence à cerner (je crois) comment il faudrait faire pour que ça marche à l’avenir. En tout cas, voici les petites réalisations en question – la première est un fail, et la plus lisible me semble être la dernière, mais il a choisi d’utiliser celle du milieu, avec le petit drapeau du Québec. Ce hérisson qui câline un aimant trouve la source de son design chez Matthieufou, qui l’a dessiné sur un thème que j’ai donné lors d’une partie de Gartic Phone, et que j’ai repris par la suite :

Côté Dessins : Déjà, quelques exercices réalisés pour les animations du site DeviantArt. Du feu, un dragon, et une gribouille pour leur anniversaire. J’ai pris les exercices un peu par dessus la jambe, dans le sens que je n’y ai pas passé plus de temps que le strict nécessaire.

À la place, j’ai passé énormément de temps sur des gribouilles un peu plus poussées qui me tenaient largement plus à coeur !

Déjà pour commencer : j’ai basculé ma gribouille de chat de la dernière fois en mode « nuit ». Un autre type d’exercice qui m’a bien plu !

Ensuite : ma fée du Lac. Un « draw this again » (= « dessine le à nouveau ») pour mesurer l’évolution globale de mes dessins, l’original datant de 2002 et celui-ci de 2021. J’en suis plutôt bien contente. Bien sûr, comme toujours je vois tous les défauts après coup, mais ça reste un dessin qui me plaît ! La vidéo de réalisation est disponible sur ma chaîne youtube.


Le deuxième est un dessin-cadeau que je destine à ma binôme, cette chère Winifred avec qui j’ai partagé une année d’étude inoubliable et précieuse. Elle ne le sait pas, mais elle est une guerrière. Il m’arrive de parler d’elle en disant ‘ma Xena’. On a parlé plusieurs fois de ce personnages : drôle, bon, loyal, courageux et Femme… Et bien désormais, elle aura une image d’elle dans la même tenue que ce personnage. J’espère que cela lui plaira, c’est son cadeau d’anniversaire cette année ^^

Enfin, côté « bêtise » : je me suis fait mon tout premier « Galet de Compagnie« , pour le plaisir et pour me changer les idées un soir que ça n’allait pas. Il est d’un naturel très calme, presque un peu timide. Toujours discret d’assez bonne humeur, il écoute ce qu’on lui dit sans jamais nous couper la parole ni nous juger. C’est un très très bon galet de compagnie. Le voici :

Et voilà, le tour est fait. Je n’ai pas l’impression d’avoir oublié quoi que ce soit !

J’espère que votre été s’est bien passé.
Portez vous bien et à bientôt.

Poème : Cadeau

By | Poésie / Texte | No Comments

J’aurais aimé être mieux, et faire plus, sans être limitée.
J’ai l’impression que rien jamais ne sera assez..

Offrir. Donner. Même en sachant que l’on sera oublié, après.
Juste pour la beauté du geste désintéressé, pour la joie que cela va procurer..

C’est doux et beau, un cadeau. Qu’on puisse ou non le toucher.
Parfois juste des mots. Parfois juste une présence qui s’abstient de juger..

Faire des cadeaux, à défaut d’en être un. Aimer. Imparfait ;

J’aurais souhaité devenir cette dérisoire chance d’un instant,
Cet infime petit rien qui donne de la valeur à son ‘présent’.

Je me serais voulue ce petit pas grand chose finalement important,
qui dessine des sourires sur les visages et le temps..

J’aspirais à être, provoquant ce discret soupir dans le vent,
Ce beau cadeau qui aide à se sentir moins seul, plus aimé et vivant..

Je ne suis que moi. Je tente d’apporter ce que je peux. Momentanément.

Je ne serai jamais plus que ça. Je n’ai pas davantage à donner.
J’espère malgré tout que l’un des mes “cadeaux” au moins aura compté;

Que quelque part, peut-être, une goutte de lumière en sera née.