Mes filles ont eu un an.
Et bien évidemment, je n’ai pu m’empêcher de faire un point au sujet de mes fils aussi, et la part de moi qui restera à jamais Mamange.
En ai-je jamais réellement parlé ici ? Je ne pense pas. Je ne me souviens pas l’avoir fait. Pas ouvertement en tout cas. Je crois que je n’ai jamais raconté… un jour peut être, mais aujourd’hui ce n’est pas le sujet. C’est juste une pensée que j’avais envie de poser.
Une pensée habituellement contenue. Un flot de nuages qui passent en arrière plan, et auxquels je ne consacre qu’assez peu de temps. C’est que la vie continue, même quand on s’arrête un instant. Difficile de toujours suivre le fil qui s’étire constamment..
C’est fou de se dire que j’y pense encore autant. Fou de se dire que c’était il y a « si longtemps » alors que ça sonne encore comme si la blessure était d’avant hier ou à peine avant..
C’est toujours aussi douloureux de se dire l’âge qu’ils auraient eu. Que peu importe que les saisons défilent et que leurs sœurs grandissent, eux resteront pour toujours plus petits qu’elles. Peu importe l’enchaînement sans fin des jours et des nuits, là où leurs sœurs sont pleines de vie eux resteront à jamais « endormis »..
Ça fait toujours autant pleurer de ressentir leur manque. De se dire qu’on n’a pas pu voir leurs petites mains serrer mes doigts, qu’on a jamais pu entendre leur voix, caresser leur cheveux, respirer leur odeur. Que nos yeux n’auront jamais vraiment croisé les leurs…
C’est si vain d’imaginer la couleur qu’ils auraient préféré, quelles chansons les auraient le plus enthousiasmés… comment ils auraient été avec leurs petites sœurs.
J’ai tellement d’idées et de questions… Et peu importe ma volonté, elles iront toujours s’écorcher sur le mur d’une irrémédiable ignorance.
Mes fils ne connaîtront jamais mes filles. Mes filles ne connaîtront jamais leurs frères. Je pourrais leur en parler, plus tard, comme je pourrais. Mais ce sera tout. Ils ne représentent rien pour personne d’autre que nous, leur paranges.
Je ne sais même pas pourquoi j’écris ça ici, ni où je veux en venir, ni si je le publierai ou non. Je sais seulement que mon coeur conserve en permanence une perle de regret, qui certains jours pèsent une tonne.
Pourtant je suis déjà débordée avec deux bébés en pleine santé. J’aurais probablement été encore plus submergée avec deux petits bouts supplémentaires. Mais dans toute uchronie, c’est la beauté de l’imaginaire, la logique peut bien être enterrée.. et le coeur s’inventer une maman qui aurait géré, au moins à sa manière..
La fête des mères approche, et ça me donne un écho lancinant étrange.
J’ai deux petites fées qui grandissent à vitesse grand V. Et deux chérubins, à jamais hauts comme trois pommes. J’ai deux filles et deux fils. J’ai quatre enfants. Quatre fois plus que prévu initialement. Non vraiment… je ne sais pas où vont mes pensées… C’est un méli-mélo qui sort n’importe comment.. mais ça fait du bien, de temps en temps, de les confier aux quatre vents.
Enfin bref… j’ai eu envie de refaire un petit dessin d’eux, tels qu’ils sont accrochés à ma mémoire. Un dessin que j’imprimerai en quatre exemplaire : un par album d’enfant.
Et même si ce n’est pas leurs journées à eux, comme je ne pense pas faire un article spécifique chaque fois, je pose ça là, car 2023 c’est encore une année de plus qui s’ajoute au compteur : Doux Anniverciels, mes éternels bébés.