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Poésie / Texte

Les ponts

By | Poésie / Texte, Réflexions | 4 Comments

Du bord de ce moi-même épuisé, je contemple les ponts que j’ai pu créer..

Ceux qui me sont devenus trop étriqués, et qu’il me faudrait modifier. J’ai grandi, et le monde -comme moi- a changé.
Ceux que les éléments ont bien usés, et qui menacent de céder si rien n’est fait. En suspens dans le temps, et pour lesquels il faut statuer : les réparer ou les abandonner.
Ceux qui ont brûlé, et ceux qui se sont écroulés. Ces ponts détruits sans réelle contrariété, parfois par ma main trop blessée, parfois par ceux avec qui je les partageais..
Ceux qu’on a rasés, ou laissé être emportés, mais à regret, parce qu’on comprenait le besoin de liberté, ou d’évoluer, d’oublier. Leurs ruines seulement partiellement immergées..
Ceux recouverts de brume, tous différents, que l’on n’ose plus traverser, car on ignore qui peut bien être encore de l’autre côté. Les regarder nous rend parfois apeurés, ou nous fait espérer. Choisir – d’attendre de le voir tomber si on est incapable de décider -, de le faire sauter pour s’en libérer, ou quelques fois, de prendre son courage et aller vérifier – par amour du souvenir qu’on en avait -.
Ceux qu’on a rebâtis, ou du moins, on a essayé. Qui ont parfois un drôle d’air ainsi rafistolés, qui peuvent manquer un brin de solidité, mais ça viendra peut-être une fois peaufinés, et alors ils seront tellement plus adaptés que ce qu’ils étaient.
Et puis bien sûr, il y a ces ponts qui n’ont jamais bougé, ils étaient déjà parfaits, immuables et sûrs depuis tant et tant d’années.

Toutes ces façons de construire quelque chose pour se relier, toutes ces couleurs -parfois surprenantes- que l’on découvre sur le trajet… celui pour aller de “l’autre côté”, “rencontrer”.

La vie n’est pas un long fleuve, tranquille et satiné. C’est une succession de rives, subtiles et bigarrées.

Une bouffée d’air

By | Blabla / News, Photos, Poésie / Texte | 2 Comments

Hier, je me suis autorisée ma première sortie depuis le début du confinement.
J’avais besoin d’air, de bouger. De me retrouver avec moi-même un instant.

Bien sûr, avec les limitations de distance notamment, beaucoup de mes coins habituels sont hors d’accès en ce moment, et il n’est plus vraiment permis de prendre son temps (moi qui sortait des heures et des heures…., pas de chance !), mais je me suis forcée à l’accepter, tant pis. C’est toujours ça de pris ! Et même sur ce petit trajet, parcouru plus rapidement que de coutume et d’envie, j’ai été heureuse de pouvoir enfin me dérouiller le corps, et surtout l’esprit.

Je dois avoir l’esprit dans les jambes, il a besoin de marcher pour se sentir vibrer, et d’être entouré de nature pour se sentir en équi-libre. Mes yeux se sont accrochés au peu que j’ai pu en croiser. Arbres, buissons, herbe… J’ai guetté les couleurs des fleurs, et leurs senteurs, épié brièvement les mouvements du mini-vivant que j’aime tant. Celui que tant de gens oublient si souvent. Nos voisins invisibles, la plupart du temps…
Je croisais, par un heureux hasard, le vol enjoué de papillons pressés, sitôt aperçus, sitôt disparus. Je me fixais sur les arabesques apaisantes des abeilles affairées, m’amusant de leur derrières colorés : jaune, blanc, orangé… Dans les branches encore largement dénudées, mais couvertes de bourgeons prometteurs, nos amis à plumes en profitaient de bon cœur, sans discontinuer. J’admirais leur vivacité, et la facilité avec laquelle ils se déplacent toujours dans ces inextricables labyrinthes de bois et de feuilles, petits ninjas duveteux aux accords mélodieux..

Il faisait beau sous le chant des oiseaux, doux et chaud sur ma peau. Le présent sonnait comme un cadeau. Une magnifique fin de journée..

De soulagement et de joie, j’aurais pu me mettre à pleurer. Cela m’avait tellement manqué !!
Marcher. Respirer. Observer la Nature, doucement, par le Printemps ravivée..

Pourtant, sortie des quelques menues parcelles vertes disponibles dans mon rayon, dans des coins de goudron et de béton, exceptionnellement j’ai également pu savourer l’instant. C’était étrange, mais agréable, de déambuler ainsi dans les rues de ma ville..
Après deux semaines de défilé devant ma fenêtre (je n’avais jamais vu autant de promeneurs & joggeurs que depuis le début du confinement…), aujourd’hui : presque personne, sauf en quelques lieux stratégiques comme le petit parc. Sur les grands axes, une faible circulation là où, d’ordinaire, tout n’est que flux presque constant, et sur mon chemin, juste de longs trottoirs tranquilles.

En dehors de toutes considérations (humaines, économiques, et tout ce bazar là), j’ai refait cet étrange constat : j’aime assez voir la ville dormir devant moi. J’ai toujours été fascinée par l’absence, et le silence..
Des scénarios improbables dansaient dans mon esprit, qui aime à nager dans ses fantaisies. Par moment, je ralentissais la marche, et mon regard se perdait dans les moindres recoins de cette cité au visage inédit, comme si soudain, tous étaient partis. Comme dans ces situations surréalistes où tout se fige, pour une durée indéterminée. Un minuscule apocalypse localisé… Une faille dans l’impermanence..
Le temps comme suspendu au bout d’un souffle, d’un soupir. Son passé voilé de mystère, au moins autant que l’avenir..

À défaut d’avoir bois, prairies et leurs merveilles pour moi seule, j’ai eu les places et les routes. C’est différent, sans aucun doute. Mais on peut y trouver son compte quand elles résonnent de néant clair. Comme ces fins de nuits calmes et froides, au milieu de l’hiver. Comme ces petits matins d’été où l’aube point avant l’éveil des humains. Comme les crépuscules effaçant les routes perdues de vallons lointains.. De petites parenthèses, en dehors du temps. Cela a réveillé quelques souvenirs d’une époque révolue.. Une où j’aimais à errer seule dans les rues, à des heures indues, observant le monde comme si personne ne l’avait jamais vu, et imaginant que quiconque, jamais, ne l’arpenterait plus… la peur du monde m’était alors presque inconnue.

Toute agitation, évaporée. Les vieilles mansardes aux volets clos, leurs potentiels occupants bien cloîtrés. La vie des immeubles plus récents cachée derrières des rideaux tirés. Des parkings abandonnés. Les étals déserts sur la place du marché, et les devantures austères des boutiques « non essentielles » (soit la quasi totalité) toutes fermées. Là, une cour inhabitée, si ce n’est par quelques paridés, occupés à chanter, et à chercher à manger. Un banc ignoré, à l’ombre d’une haie mal taillée. Le long d’un escalier, une rampe à la peinture écaillée, qui n’aura pas servi de la journée. Une fontaine sans personne pour l’écouter chuchoter. Le frisson des arbres que personne ne voit danser… Partout, le calme envahissant la cité, sublimant chacun de ses aspects.

Plus âme qui vive sur les pavés. Les rues vides et silencieuses, à peine animées d’un filet de vent léger. Des feuilles mortes égarées, dansant dans l’air, suivant le parfum des quelques fleurs apparues sur les buissons, et les petits coins de verdure devant les maisons. Un grand ciel bleu parsemé de nuages aux allures de coton, glissant lentement à l’horizon. Des éclairs ailés qui le traversent, parfois en quelques notes d’une courte chanson. Et ce Soleil, toujours éblouissant, jouant de ses reflets sur les murs et fenêtres des maisons; agrandissant encore les ombres, auréolant de lumière dorée les silhouettes à sa disposition; et commençant déjà, au firmament, à peindre des pastels de ses rayons..

Mon cœur battait la chamade, et pas seulement parce qu’il fallait courir pour tenir le créneau.
Si vous saviez. C’était beau. Juste beau.

Je suis rentrée pile à l’heure, et – momentanément au moins – allégée de mes fardeaux.
Rien de tel que de pouvoir s’aérer le cerveau ! J’ai même pu faire quelques photos !!

Mais je suis gourmande, je n’en ai jamais trop, alors je verrais pour y retourner, bientôt…

La pluie

By | Dessins, Poésie / Texte | 2 Comments

Hello !

Bon, je l’avoue, je ne m’occupe pas beaucoup du blog ces derniers temps, je n’ai donc rien de neuf à y poster.
J’aimerais généralement y poster du contenu qui pourrait différer de ce que je poste sur DeviantArt ou Facebook mais vu que je manque de temps et de résultats…

Donc voici un petit acrostiche contemplatif sur « La pluie », ainsi qu’un dessin sur le même thème et l’idée de « se fondre dans la pluie ».

Le ciel délavé, de gris s’est teinté, et depuis des heures, il pleure.
Alangui dans la pénombre, il déverse ses peines comme ses bonheurs.


Petites gouttelettes et longs filaments se succèdent dans le paysage,
L‘eau y lave le sol et y nourrit la Terre des villes et des carrés sauvages.
Un voile d’aquarelle a recouvert le monde quand la pluie vient à cesser,
Ici et là, des perles d’eau demeurent disposées en colliers;
Enfin sous peu, le soleil en révèlera la beauté irisée, jusqu’ici camouflée.

Voili voilou !
Bonne journée à bientôt.

Texte – Reconnexion

By | Poésie / Texte | 2 Comments

Je l’ai posté il y a quelques temps sur DeviantArt, je le poste ici aussi, parce que je l’aime bien. C’est un mélange de poème et de prose, un texte contemplatif portant sur la Nature.

– ₪ –

Je suis sortie. J’avais besoin d’air.

La fine buée sur mes lèvres, l’écho sourd de mes pas. La respiration qui s’accélère sensiblement, et la chaleur qui s’empare de moi. Chaque fois, le même commencement. Et pourtant, toujours le même sentiment d’accomplissement…

J’ai suivi le vent et marché dans les flaques d’eau. Les pieds à terre, j’avais souvent le nez tourné vers le ciel, mes yeux rivés sur le vol des oiseaux. J’aurais voulu pouvoir m’envoler avec eux parmi les nuages… voir le monde d’un peu plus haut, admirer le paysage..
Leurs chants timides m’ont tenu compagnie, de temps en temps, le long de mon petit voyage.

Avec révérence, j’ai observé les dernières fleurs, fièrement dressées dans le froid sur des arbustes dénudés, aux branches fatiguées. J’ai scruté sur l’horizon les imposantes silhouettes décharnées qui se découpaient sur la brume des champs. Même mis à nus, les arbres restent élégants..

J’ai écouté la pluie, j’ai goûté sa caresse sur mon visage, sa fraîcheur partout alentour. J’ai aimé chacune des merveilles que j’ai croisé pendant que se levait le jour. Ces magies ordinaires qui vous donnent des frissons de plaisir, et contentent l’âme dans un soupir. J’ai savouré le ballet des feuilles mortes, leurs envolées lyriques aux incroyables teintes d’or et de feu de l’Automne.
J’ai senti, tout autour de moi, les rumeurs montantes de l’hiver qui gagnera bientôt les rues atones..

Petit à petit, bien que comme ralenti, le monde m’a semblé plus léger, et plus vivant. J’étais comme un poisson dans l’eau au milieu de ces éléments. Au loin un arc-en-ciel scintillait joliment..

J’ai murmuré ces choses qui ne se disent nulle part ailleurs. J’ai chuchoté à la rivière mes espoirs et mes peurs. J’ai soufflé mes pensées aux perles de rosée, fredonné des mélodies oubliées aux sarments de lierres enflammés, sur d’antiques tronc langoureusement enlacés.
J’ai soupiré d’admiration devant Dame Nature, sa poésie et son infinie générosité. Tout était pur moment de grâce, et de beauté.

J’ai passé des heures dans le froid, à me sentir comme chez moi. Pas un instant je n’ai douté de la chance que j’avais d’être là, d’assister à tout cela. Car c’est ainsi quand on vit l’instant présent : un parfum de bonheur si simple qu’il en paraît insolent.

Je suis rentrée, un sourire sur les joues, et le cœur au bord des paupières.

– ₪ –

Bonne journée et à bientôt ^^

Poème : Y croire

By | Poésie / Texte | No Comments

On a tous besoin de pouvoir y croire.

La caresse de l’espoir, c’est du velours dans le noir.
C’est une étincelle de vie dans un grand néant gris.
C’est une flamme vacillante dans l’obscurité qui nous hante.
C’est une flagrance enivrante, une mélodie qui nous enchante.
C’est une possibilité infinie, un peu l’envie d’avoir envie.
C’est un autre monde dans le miroir, le soleil qui se laisse entrevoir.

Corps et Décalage

By | Poésie / Texte, Réflexions | 2 Comments

L’attention et l’affection que je porte à mon corps ont beaucoup fluctué au fil du temps. Mon rapport à lui a toujours été soit inexistant, soit très compliqué.

Ceci est un poème de début d’Automne 2018, mais j’ai eu envie de le partager, car il est représentatif de nombreuses années :

Distante de quelques dizaines de centimètres, elle m’observe.
Étonnée, incrédule, elle copie le moindre de mes gestes.
Cette inconnue qui me fait face me dérange, me répugne, m’énerve..
A fleur de peau, mon cœur murmure  » je la déteste « .
L‘image qu’elle me projette n’est pas celle que je connais.
A qui donc est ce corps qui me semble étranger ?
Gardant mon calme, je m’obstine, je l’affronte, les larmes aux yeux.
Et pourtant c’est bien moi, la fille du miroir, qui me ressemble si peu.

Celui-ci, en revanche, est récent. Il correspond à une révélation que j’avais déjà eue, mais dont je n’ai pris la mesure que récemment :

Ce corps est le chariot de mon âme sur le chemin de la vie
Outils des sens et de l’esprit, il ressent à l’infini
Rivage de l’interface avec autrui, il m’ancre ici
Puissant et fragile petit abri, je veux prendre soin de lui
Si son image me contrarie, puis-je me rappeler tout ce qu’il a subi.

Depuis quelques années, j’ai essayé de mieux « m’entendre » avec mon corps, notamment en ne le maltraitant plus et en lui témoignant de la reconnaissance pour tout ce qu’il rend possible.
J’ai la chance d’avoir un corps complet, et en relative bonne santé. Ce n’est pas un acquis ni un dû, c’est un cadeau quotidien… et il est bien rude d’en demander davantage sans pleinement considérer cela.

Pour autant, c’est seulement depuis assez peu que j’arrive à affronter le « décalage » qui lui est lié, celui qui concerne son image : car je ne me vois ni ne me sens pas telle que me reflète le miroir, et c’est très très perturbant.

J’ai mis longtemps à accepter mon corps, et le fait qu’il avait évolué sans moi, sans que je ne le vois. Je lui en ai voulu, alors que j’avais moi-même évolué « sans lui », en l’ignorant totalement, et qu’il a fait ce qu’il a pu pour suivre. Il n’a fait que s’adapter, et vivre avec mon rejet de son image. Il a continué à me porter, quand bien même je m’en dissociais…

Aujourd’hui, je veux faire un pas de plus vers une Paix durable avec lui. Avec « nous ». Car que je le réalise ou non, je suis ce corps.
Il est moi, mon existence dans ce monde, la partie qui encaisse les dures réalités physiques, qui abrite mon esprit. Ce n’est toujours pas facile de le considérer comme mon « meilleur ami », mais je m’y emploie, petit à petit.. et j’essaie de le réinvestir.

Je pense que cela fonctionne plutôt pas mal, tout doucement, il guérit. Notre relation n’est pas encore parfaite, mais on avance de concert. Tant qu’il a la santé, je n’ai pas à me plaindre.

Car c’est pourtant si fragile un corps. Alors quand on y pense, à tout ce qu’un corps nous offre en termes de possibilités, quand on songe à tout ce qu’il est capable d’endurer sans lâcher totalement, et à quel point il lui est permis de se régénérer… C’est juste incroyable, et digne d’admiration, non ?

Aujourd’hui, je vous propose quelque chose : ayez une pensée consciente pour lui, et demandez vous la dernière chose que vous ayez faite pour prendre soin de lui. Moi en tout cas, c’est ce que je vais faire =)

Jolie journée à tous, et à bientôt !

Si j’étais une couleur ..

By | Poésie / Texte, Réflexions | No Comments

… je serais le Bleu.

Bleu

Ma couleur préférée est le bleu dit « Turquoise » (ou « Cyan »), mais tous les bleus sont beaux.
Le Bleu a tant de facettes qu’il en est captivant, pour apprendre à le connaître, il faut du temps.

– Le Bleu, c’est moi au départ : neuve et candide.
– Le Bleu, c’est un cocon réconfortant, ma chrysalide.
– Le Bleu, c’est la couleur des souvenirs de ma Mamie, douce et attentive.
– Le Bleu, c’est mon âme en fleur, sentimentale et émotive.
– Le Bleu, c’est aussi le regard de mon amoureux.
– Le Bleu, c’est l’été quand le Soleil est éclatant dans les cieux.
– Le Bleu, c’est l’hiver et le froid, quand tout est neige et glace.
– Le Bleu, c’est quelque chose qui s’en va, la mémoire qui s’efface.
– Le Bleu, c’est léger comme l’Heure qui précède le jour, encore un peu de patience.
– Le Bleu, c’est parfois lourd et profond, comme le voile de la Nuit qui s’avance.
– Le Bleu, c’est l’Horizon, Berceau d’une Union où le Soleil sommeille.
– Le Bleu, c’est L’Eau, cette Essentielle qui fait des Merveilles.
– Le Bleu, c’est la Mer, qui fait danser des navires sur la houle scintillante.
– Le Bleu, c’est l’Océan, poumon du Monde qui regorge d’une Vie étonnante.
– Le Bleu, c’est une petite ecchymose, une meurtrissure de l’Existence.
– Le Bleu, c’est un sentiment de Paix, un murmure qui fait un souhait en Silence.
– Le Bleu, c’est de multiples teintes et variantes, couleurs de mes humeurs.
– Le Bleu, c’est la couleur qui parle le plus à mon cœur.
– Le Bleu est ce qu’il veut : Marin, Persan, Pétrole, Roi, Acier, il n’a qu’à choisir.
– Le Bleu a un goût d’Avenir.

Le Bleu est un camaïeu de symboles et d’émotions qui crée des tableaux.
Le Bleu c’est mon passé, mon présent, et ce vers quoi je tends.

Si j’étais une couleur, je serais le Bleu.

Poème : Exutoire

By | Poésie / Texte | 3 Comments

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L’âme lasse, de mes doigts j’enlace la pointe d’un stylo,
Les yeux humides, sur une feuille avide, je souille l’immaculée,
La gorge nouée, le cœur blessé, en silence je crie mes maux,
Ma main tremble et peine, c’est la tête trop pleine que j’écris les mots.
C’est tout mon être qui s’expose alors qu’explosent les pensées,
C’est ma mise à nue car enfin ma retenue desserre son étau,
Ce sont mes larmes ravalées qui désormais coulent à flot.
J’inonde mon support, le poison au-dehors, je peux me recentrer.
Il pleut mon cœur sur les lignes en couleur qui se changent en terreau
Je sais ton Amitié qui se garde de juger, et allège mon fardeau
Le cœur libéré d’avoir pu te « parler », je suis rassérénée
Je t’envoie ma missive, amie attentive, sachant que demain sera plus beau.

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