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Bilan oublié

By | Blabla / News | No Comments

Je me rends compte que j’ai complètement oublié de poster mon « Bilan » de photos/dessins pour 2022. Celui où je mets pour chaque mois l’un de dessins ou l’une des photos réalisés lors du mois en question. Pas de Bilan sur l’année en elle-même, ça prendrait trop de temps, elle a donné lieu à de belles choses, mais elle a été intense, mouvementée, et éprouvante. Et pis là c’est pas le sujet.

Donc, je poste ce bilan niveau Art en différé mais à une date antérieure. C’est surtout pour moi donc tant pis si personne ne le voit ^^

Quand je l’ai fait, j’avais un peu galéré à trouver un dessin pour chaque mois ou presque (parfois, il n’y en avait qu’un seul.. c’était dur de trouver le temps et l’énergie), mais j’étais contente d’avoir pu remplir autant le tableau, en revanche pour les photos… je fais mes photos en extérieur, et pour cela il faut être en état de sortir, en avoir le temps, et pouvoir prendre l’appareil avec soi. L’un dans l’autre, je n’ai pu remplir que quelques cases, et encore, celle de Juin j’ai laissé car je l’aime bien, mais en réalité, j’ai réalisé après coup qu’elle datait elle aussi de Mai… On ne peut pas s’occuper H24 de deux bébés en période de canicule & pandémie ET sortir faire des photos en solo avec son appareil… j’ai fait au mieux, même si toutes ces cases vides m’ont fait mal, ce n’était pas la priorité. Cela ne le sera probablement pas non plus en 2023, mais petit à petit, j’ose espérer que ça reviendra.

Enfin bref, peu importe. J’aime bien ce type de bilan, alors mieux vaut tard que jamais, les voici !

 

Voilà, c’est tout pour cet article ! À bientôt ! ^^

On reprend; un peu plus de 6 mois de montagnes russes déjà

By | Blabla / News, Photos | 2 Comments

J’ai eu un gros gros passage à vide.
Je crois que ça commence à aller mieux, même si les angoisses sont toujours là;
J’ai beaucoup hésité à poster tout ça. Et puis bon, je fais ce que je veux après tout.
Si j’ai eu besoin de l’écrire, c’est probablement pour une raison..
Je vous raconte ma vie, ce qui s’est passé jusque là, un peu méli mélo, mais rien ne vous oblige à lire;

Comme elles étaient en avance, tout a été un peu compliqué.

Entre prématurité pour elles, et césarienne pour moi, on ne s’est pas vraiment rencontrées tout de suite.
Trois minutes entre le moment où la docteure a dit « incision », et celui où elle a commencé à me recoudre. Un vague contact sur la joue entre les deux, et après, un regard en sortant de la salle d’opération, et puis plus rien pendant.. Je ne sais plus. Au moins les quelques heures passées en salle de réveil.. Je n’avais plus du tout la notion du temps, ni de rien… les premiers jours sont si flous.. Je les ai vues un peu le soir dans ma chambre, après transfusion de deux poches de sang qui m’ont permis de reprendre quelque peu mes esprits, petit à petit.

Outre ces moments, mes filles ont été directement en néonatalogie, et leur papa s’occupait d’elles dès qu’on l’appelait. Il restait à les veiller aussi de temps en temps, pour qu’elles ne soient pas seules là bas. Je ne l’ai pas beaucoup vu non plus au début. Cela me rassurait de le savoir à leurs côtés, et ça minimisait sûrement ce tsunami de culpabilité de ne pas pouvoir y être moi-même, mais en même temps, égoïstement, j’aurais voulu qu’il soit aussi aux miens un chouilla plus. Je me sentais si nulle, faible… il a fait ce qu’il a pu, je ne lui fais aucun reproche. Et puis, la situation aurait pu être tellement pire…
Ça a néanmoins été douloureux, moralement plus encore que physiquement. Ne pas avoir mes bébés près de moi de suite, ne pas être en mesure de faire quoi que ce soit – puis galérer à faire, coupée en deux par la douleur, quand j’allais les voir au bout du couloir. Honte et culpabilité planaient partout, entourées de doutes, de peurs… Je me sentais sans cesse vide, ‘seule’, et inutile. Incapable aussi. J’ai beaucoup pleuré quand personne ne regardait, et j’ai aussi craqué quelques fois le reste du temps, incapable de maintenir la façade en public, bien malgré moi.. Je me suis sentie jugée par certains personnels de santé, ignorée par d’autres. Rares sont celles qui m’ont offert un petit mot de réconfort. En temps normal, j’aime qu’on me fiche la paix. Là, j’aurais souhaité un tout petit peu plus d’accompagnement, de mots rassurants venant de personnes neutres… C’est fou ce qu’on peut être vulnérable parfois.. J’ai passé un sale moment dans cette maternité, mais au moins nous étions loin de tout le monde. Personne dans les proches n’est venu contempler mon affligeant spectacle, et c’est toujours ça. Je déteste qu’on me voit pleurer quand je sais que je devrais être heureuse… mais le Bonheur ne se commande pas.
Moi j’avais des années de pressions, de douleurs et de peurs qui tentaient de sortir en même temps que le plus grand chamboulement de ma vie qui se produisait en balayant absolument tout… et deux étoiles en bord de mémoire me procurant des émotions très contradictoires en filigrane sur tout le reste..

Heureusement, mes filles sont fortes. Elles ont bien fait leur part. Autonomie alimentaire et respiratoire dès le début, pas besoin de gros appareillage ! Merci à la docteure qui nous a recommandé les injections de corticoïdes pour forcer la maturation.. Nos petites guerrières ont atteint les 2kg juste avant la fin de mon propre séjour à l’hôpital : nous n’avons donc pas eu à rentrer sans elles à la maison ! Ça m’aurait anéantie je crois.
Le passage en néonat aura été relativement « soft » (même si ne minimisons pas : ça reste de la néonat). Douze jours d’hospitalisation pour mes fifilles au total, mais pas un n’aura été superflu ni pour elles, ni pour moi, le temps d’atterrir un minimum, doucement. Pour le reste, en respectivement 3 et 4 jours, elles ont pu commencer à réguler plutôt bien et seules leur température, au bout de 8 jours, elles avaient toutes les deux commencé à prendre du poids. Le reste mature tranquillement depuis, petit à petit. Elles ont un profil de bébé standard, parfaitement dans les courbes ! Des guerrières je vous dis.

Leur papa a été aux petits soins avec elles, et quand il avait encore assez d’énergie, avec moi aussi, entre deux allés-retour pour préparer leur arrivée, et acheter ce qui nous manquait.
La liste de maternité m’a semblé bien futile au final : bien des choses ne servent à rien, au moins les premiers temps, quand d’autres m’ont l’air essentielles et ne sont pas ou peu indiquées… et la « formation » est très limitée. D’ailleurs, une fois que le personnel a eu expliqué à Monsieur comment changer une couche et faire la toilette des filles, personne (sauf lui) n’a eu l’idée de me montrer à moi quand j’ai enfin pu participer… Enfin bref, heureusement que j’avais quelques notions préalables, parce que pour presque tout : on s’est débrouillés tous seuls, en fait.

La débrouille, finalement, c’est un peu le maître mot dans cette situation. Il y a beaucoup de choses qu’on ne nous dit pas, et il n’existe aucun mode d’emploi auquel se rattacher. La réponse à tout c’est un creux et sempiternel : « faites vous confiance, vous saurez« . * L – O – L *.
On a quand même posé des questions, insisté pour avoir des réponses plus concrètes, et on a bien fait, car on a fini par en obtenir quelques unes (notamment : comment moucher son bébé, genre pour tenter d’éviter une bronchiolite en cas de rhume.. au hasard hein)..
J’avais aussi des attentes suite à ce qu’on nous avait promis en choisissant cette mater, et j’ai été très, très déçue. Pas de peau à peau à l’hôpital notamment, quand on nous l’avait vendu comme limite essentiel pour des petits prémas. Pas de vraies explications pour savoir comment allaiter (juste pour utiliser le tire lait au final). Etc. On nous a balancé un livret théorique sur 2-3 trucs et basta. Chaque fois que je posais une question, j’avais l’impression d’être une emmerdeuse. Un plaisir..

Donc, la débrouille pour s’occuper des filles, mais aussi et surtout pour m’occuper de moi. Personne ne m’a réellement expliqué mes douleurs (ni essayé de vraiment m’aider avec), les précautions à prendre, ce qui m’attendait, etc. Les quelques réponses que j’ai pu avoir ont toutes variées d’une personne à l’autre. Sage femme, aide soignante, infirmière, etc.. Chacune sa version ou sa façon de ne pas répondre. Bref, j’ai découvert la plupart des trucs petit à petit.. parfois des mois après, complètement par hasard. Genre « il faut masser la cicatrice x fois par jour, tous les jours, comme ceci » trois mois après l’accouchement…
En fait, la gestion de la mère là où j’ai accouché, c’était néant. Heureusement qu’ils s’occupaient plutôt bien des bébés, parce que la mère, ils en avaient clairement rien à cirer. Leur seul point fort, c’est la chirurgienne (raison pour laquelle je suis allée là bas, sinon franchement je ne le voulais pas du tout) : un travail à priori impeccable au niveau de la cicatrice. Au début c’est hyper moche, mais depuis, c’est largement acceptable, même sans l’avoir massée comme il fallait, et c’est déjà une bonne chose (paraît qu’il faut essayer de positiver).

Je n’aime pas l’admettre, mais je n’allais pas bien du tout, et, par moment, ça ne va toujours pas fort.
J’étais heureuse d’avoir mes petits trésors bien vivants et bien portants avec moi (ou du moins pas loin), mais la fatigue, la douleur qui revenait sans cesse, le timing serré (j’y reviendrai), les hormones aussi il paraît, et puis la découverte qui nécessitait de s’apprivoiser doucement pour se (re)connaître/comprendre – ce qui a le don de me faire sentir incompétente -, les peurs au moindre truc.. ça pèse.

Une fois rentrés, mon chéri a pu être pas mal là avec moi (un mois, tout son son congé parter en fait, que sa boîte lui a reproché d’avoir pris en une fois et qui depuis tente de le lui faire payer #ambiance), mais nous ne pouvions pas sortir nous aérer le cerveau. Les puces devaient d’abord dépasser les 3 kg et/ou les 3 mois je crois… j’ai du mal à me souvenir, ma mémoire est en charpie. Même après ça, les recommandations sont d’éviter de sortir quand il fait trop chaud, trop froid, qu’il vente, et je sais plus… Bref, même après les 3kg quand elles les ont atteint, avec la canicule bah on restait un peu coincés, et vu le temps qu’il fallait passer à s’en occuper, on aurait fait ça quand de toute façon ? Puis il a repris le taff, et bah.. je vous fais pas un dessin.. mais déjà qu’à deux c’était galère, alors seule dans un état déplorable…
Donc pendant X mois, pas de sorties hors rdv médical. D’ailleurs, en voiture, les recommandations c’est 1h30 de trajet maximum, puis pause d’au moins 30 minutes. Autant dire que si on sort, même encore maintenant, on n’ira jamais bien loin ! On fera une exception en période de Noël sûrement, mais guère plus. Les vraies sorties, c’est pas avant longtemps. Je me contente des malgré tout bienvenues sorties de 30-40 minutes avec la poussette quand mon chéri est avec moi (parce que la logistique pour trimballer deux bébés de l’étage au RDC sans se payer une salve de hurlements, les mettre dans les cosy qui pèsent une tonne, puis balader la poussette qui pèse aussi une tonne déjà à vide dans des rues passantes: au secours. Déso pas déso, mais je n’ai pas la foi ni la force). Quant à faire venir du monde, vu qu’on ne maîtrise pas les horaires et qu’elles ont décidé de ne presque jamais dormir… bonjour la galère !
On a quand même eu quelques visites, dont une salutaire de mon frère, même si ça reste assez peu sur la durée (on a notamment pu avoir à manger pendant une semaine et faire des siestes ♥). On a limité quand même le nombres de personnes qui passaient, par prudence.

Car soyons honnêtes : avec le parcours du combattant qu’on a fait pour les avoir, les épreuves traversées, et le covid qui est toujours là (ignorés de tous ceux en bonne santé en détriment de ceux qui ne le sont pas ou sont vulnérables, ça me rend folle) et tout ça, on ne va pas sortir ni inviter beaucoup. On a même décidé de limiter grandement les visites et les contacts jusqu’à leurs six mois « en corrigé » (c’est à dire en prenant en compte leur avance, soit près d’un mois et demi de décalage donc jusqu’en 2023).. hors de question de les perdre. Elles sont encore si fragiles.. et je crève d’angoisse dès qu’elles toussent..
BREF. Pour le moment je suis donc pas mal « confinée » avec les filles. Première fois qu’être coincée chez moi me pose un réel soucis… le Printemps s’est fait sans moi, de même pour l’Été et là l’Automne.. mes balades me manquent (mais de toute façon, en l’état, je ne suis plus capable de marcher ou rester debout 4heures d’affilée), prendre des photos aussi.. mais même dans la maison : jouer me manque, lire me manque, écrire me manque(… Mais je n’ai tout simplement pas le temps) et le Silence me manque. J’ai droit à des cris en général dès que je quitte la pièce, voire même dès que je les quitte des yeux certains jours.. et je ne gère pas bien les cris. Du tout. Surtout à longueur de journée.

 

Concernant le ‘timing’, je détaille un peu : au début, toutes les 4h (donc 6 fois par 24h), nous réveillions les puces, même de nuit, pour les changer, nettoyer le cordon/nombril, leur donner à manger, et s’assurer que tout allait bien. Puis on est passés « à la demande », là cela pouvait être toutes les 2h, 3, 4, parfois on avait de la chance c’était 5 ou 6h, mais la quantité de biberon à donner était de plus en plus grande, et donc prenait de plus en plus de temps ce qui revenait presque au même.. Et elles sont toujours deux.
Nous aussi on est deux, mais c’était parfois difficile de faire en même temps, surtout lorsque l’un de nous, ou l’une d’elles, ne se réveillent pas immédiatement. Cela nous prenait toujours strict minimum 1h, et ça pouvait aller jusqu’à 2h30, voire plus si on rajoutait les bains ponctuels, pour faire un « round ».

Entre chaque session au début, il restait alors de 1 à 3h maximum (en moyenne 2H quoi). Puis on pouvait espérer avoir 4h de temps en temps. Alors on pourrait penser que ça fait beaucoup de « temps libre », mais en fait : pas du tout. Parce que c’est 4h pour faire à chaque fois : la vaisselle des biberons (on utilise les mêmes à chaque fois), nettoyer les tâches de caca/vomitos des vêtements (entre autres), les lessives au besoin, nos repas, notre toilette, faire la paperasse, gérer les stocks de couches/liniment/lait/etc. parce qu’on n’avait pas l’habitude de gérer ça, faire les courses, repérer ce qu’il nous manque comme équipement, garder le contact avec tous les proches, etc. Ranger la maison aussi, vu que tout s’est finalement fait dans la précipitation. Je ne vous raconte même pas le capharnaüm chez nous…

Bref, c’était déjà incroyablement court finalement quand on voulait dégager un chouilla de *vrai* temps libre ou réellement se reposer et DORMIR. À supposer qu’elles dorment pendant ce temps là sans se réveiller.. Car elles ne dormaient pas toujours pendant ce temps là (même si au début, elles dormaient beaucoup plus que maintenant) et elles pouvaient pleurer quand même (ennui, cauchemars, douleurs), il fallait donc rester très présents. Aujourd’hui, il le faut toujours : si elle nous font une sieste de 30 minutes trois fois dans la journée, on a déjà de la chance… Elles font « presque » leurs nuits, c’est à dire qu’elles ne prennent pas de repas entre 21h30 et 6h, mais elles s’endorment en général passé 23h et se réveillent hélas à cause des douleurs des dents ou de cauchemars plusieurs fois par la suite. Et bien sûr, si l’une d’elles se réveillent, elle réveille l’autre… enfin bref.
Tout le reste du temps où elles sont réveillées, il faut meubler.
Au début c’était mon désir d’être très présente pour elles, j’avais la phobie qu’elles se sentent seules ou pas aimées.. Je l’ai encore, mais moins. Et je me dis qu’il faut bien qu’elles apprennent l’autonomie aussi, sinon ce sera trop dur pour elles comme pour moi… Le soucis c’est que je n’ai pas réussi à ralentir. Le moindre cri/pleur, et je repartais à jouer pour qu’elles soient sereines et contentes… je ne faisais plus grand chose d’autre du coup.. Mais petit à petit, je dois avouer qu’après plusieurs mois des mêmes jeux/interactions non stop, à m’oublier totalement bien malgré moi, j’ai commencé à saturer, et l’équilibre que je souhaitais atteindre vers leurs 6 mois ne s’est jamais pointé… Maintenant, il y a certains jours, je n’ai plus envie du tout de jouer, et je ne le vis pas très bien… Toutefois, j’arrive à moins culpabiliser depuis qu’on m’a affirmé qu’au final, très peu de parents jouaient plus de 2h par jour avec leur enfant (parce que actuellement, c’est un peu mon max en cumulé)… Je continue à faire de mon mieux : les prendre avec moi presque partout, comme je peux, rester auprès d’elles dès que c’est possible, jouant quand j’en ai le ‘courage’, écoutant, les laissant faire sous un oeil attentif, intervenant si nécessaire, tentant de comprendre la source de leur détresse quand elles hurlent… sans céder à la mienne quand je ne trouve pas ce dont elles ont besoin. (Enfin, je cède en partie vu qu’il ne s’est pas passé beaucoup de journées depuis leur arrivée où je n’ai pas pleuré… Super la maman, hein ? ).

C’est ce qui me pèse le plus, je crois : leurs pleurs (plus encore que les miens)
N’importe qui qui pleure – même quelqu’un que je n’apprécie pas particulièrement -, et mon coeur finit par se serrer, et les larmes me montent en général vite aux yeux. Mais quand ce sont mes filles, c’est un déchirement sans nom. Je sais qu’elles communiquent ainsi. Elles « parlent » ainsi. Mais j’ai beau me le dire et me le répéter, une partie de moi continue de croire qu’elles me hurlent que je suis nulle, qu’elles me détestent de ne pas être mieux, qu’elles sont malheureuses…
Même sans cela, même les jours où je ne m’accable pas en pensées, je souffre de les entendre pleurer/hurler parce que ça reste du ‘bruit’ régulier voire continu et que, même avec les bouchons d’oreilles, ça me fait mal. Et je désespère quand trouver la source de leur mal-être m’échappe. Il y a tant de raisons possibles chaque fois.. Parce qu’elles ont fait un cauchemar, qu’elles ont mal, sont fatiguées, qu’elles s’ennuient ou qu’elles ont faim et que je tarde trop à intervenir ou préparer les biberons (compliqué surtout au début de toujours les nourrir en même temps, mais elles réclamaient ensemble et au final c’est plus rentable niveau temps, alors on a gardé ce rythme).. Il y a aussi ces hurlements quand on leur a mouché le nez parce qu’il le fallait, c’est juste horrible.. Et tous ces cris qu’on ne comprend pas, que rien n’apaise..

Je me suis sentie comme une sombre merde les premiers temps en continue, et maintenant encore par vague, même si j’ai pris un peu d’assurance depuis. C’est toujours très dur quand je n’ai pas pu dormir plus de 3-4h en cumulé pendant la nuit. Je suis assez vite submergée au final. Surtout quand les pleurs sont relativement inconsolables ou les cris trop rapprochés et prolongés.
Pourtant on a de la chance : elles ne pleurent ‘pas tant que ça‘. Faut dire que je suis là tout le temps, à m’escrimer à répondre. Je commence à moins y aller quand il n’y a à priori rien de sérieux, aussi dur que ce soit.. mais sans ça, elles ont besoin, et doivent, communiquer… Quand tout va bien, elles en sont au stade où elles poussent des cris de joie, mais bien stridents. Je les laisse faire, mais ça fatigue aussi quand même.. je m’inquiète de ne plus trop les entendre babiller à la place. J’ai toujours peur d’avoir raté quelque chose.. rien ne me paraît simple..

Jusqu’ici, temps et énergie ont été bien faiblards, et surtout ne sont plus à nous.. Je pensais qu’après l’accouchement, certaines choses iraient mieux de mon côté (douleurs/mobilité), et au final, c’était toujours pareil. Cela commençait à peine à aller mieux au bout de 2 longs mois, et j’en avais pour encore au moins 5 mois à en croire le personnel médical, soit dans mon cas : comme une seconde grossesse.. c’est long. Je me raccrochais à l’idée que ça ne pouvait que s’arranger. Preuve en était que je réduisais, lentement mais sûrement, les anti-douleurs. Sans ça je pense que j’aurais craqué plus souvent. La douleur de la grossesse/accouchement a finit par disparaître presque totalement (la cicatrice se manifeste parfois juste) au cours du troisième mois, remplacée par le retour de celles liées aux règles et ovulations (tiens, ça me manquait pas du tout ça !), aux migraines, et d’autres. Genre trois lombalgies en quatre mois et demi, des douleurs inexpliquées aux épaules et aux talons (dont médecin et kiné n’en ont absolument rien eu à f***** – on s’démerde, comme d’hab), etc. Le fait qu’elles soient plus espacées et non continues me permet de mieux les gérer, même si je m’en passerais bien.

Aussi, on nous avait promis des aides qui ne viendront probablement jamais, un suivi médical qui m’a semblé personnellement bâclé, et moultes autres choses encore. Beaucoup de petites déceptions et frustrations. La CAF qui devait nous aider (et nous permettre de voir si on pouvait demander une aide ponctuelle ne serait ce que pour le ménage le temps de prendre un rythme) en était encore à considérer que j’étais enceinte d’un seul enfant, comptant pour 0 dans le quotient familial (donc on avait droit à rien du tout). La paperasse de façon générale était à la ramasse et commence tout juste à se régler.. Cela et la douleur par dessus, ça use..
Grâce à ma mère, pour la fin d’année, on a pu embaucher une aide avec les filles. Quatre heures par semaine, elle vient s’en occuper pour que je puisse souffler. Enfin presque. Parce qu’on s’est fait avoir là dessus aussi, mais j’en reparlerai peut être un jour. Toujours est il qu’on prend ce qu’on peut, mais clairement après la période d’essai offerte par ma mère (merci à elle !), on ne renouvellera pas. J’ai une peur bleue de mettre les filles en crèche, mais il me faudra sans doute m’y résigner si je veux tenir le coup et les obliger à gérer la séparation et le social… enfin si on trouve une place quelque part..

À côté de ça, il y a eu la tentative d’allaitement en prime pour moi. Tirer le lait, ça m’épuisait. J’étais sensée le faire 6 fois par jour, mais impossible. C’était 20 à 45 minutes pour un tirage. Vingt minutes si j’arrivais à faire les deux à la fois (mais du coup les deux mains prises, impossible de m’occuper des filles même juste un peu) et 45 si je faisais l’un puis l’autre.. Même à l’hosto je n’ arrivais pas à le faire autant, alors à la maison…
De toute façon, avec la douleur, les angoisses et la fatigue, j’avais du mal à m’hydrater et m’alimenter. Du coup, mon corps galérait, et j’ignorais si j’allais pouvoir poursuivre le peu que j’arrivais à maintenir. La quantité ne cessait de diminuer, ce qui minait mon moral, du coup ça produisait moins, le bon cercle à la noix… Mon médecin n’arrêtait pas de répéter qu’il valait mieux arrêter, je me suis obstinée un temps, en sachant pertinemment que plus mon moral s’effondrait moins j’aurais de lait.. Petit à petit je me suis faite à l’idée qu’il allait falloir arrêter, parce que je n’y arrivais pas, essayant de me convaincre que chaque goutte de lait que j’aurais pu leur donner c’était déjà ça de pris.. J’aurais tant voulu pouvoir, pendant un an, offrir à mes bébés au moins un bib’ par jour de mon lait.. le seul qui ne leur donnait pas de crampes d’estomac/coliques.. À la maternité on m’avait tellement découragée que ma prétention avait chuté à 6 mois. Ensuite, quand j’en suis arrivée à leur donner à peine un quart de bib malgré tous mes efforts, et encore pas nécessairement tous les jours, j’ai renoncé la mort dans l’âme… j’aurais tenu trois mois moins trois jours. Je l’ai vécu comme un immense échec, même en sachant que j’ai fait mon maximum. J’en pleure encore parfois. C’était pas ce que je voulais.

En fait, jusqu’au bout : rien n’auras suivi le chemin que j’aurais aimé pouvoir emprunter… sauf elles.
Elles qui poussent bien et sont si choupinettes. Elles qui changent chaque jour, si vite.. Si ce n’était leurs deux frimousses, j’aurais sans doute déjà pété un câble..

Heureusement qu’un regard dans leurs grands yeux – autrefois nacrés et maintenant si vifs -, un petit sourire sur leur bouche de bébé encore sans dents, un éclat de rire innocent, une petite main toute douce qui se referme sur mon doigt… Ces merveilleux petits rien qui sont tellement tout, et on oublie un peu tout ça..
Elles rient, elles jouent. Elles sont en bonne santé. J’apprends à me dire que c’est déjà très beau, très chanceux.. Et j’essaie de savourer les moments où je suis à peu près en état, parce que tout passe horriblement vite, et surtout, oui : tout passe. Et les pleurs finiront par se tarir, les cris par s’apaiser, à mesure qu’elles vont grandir à nos côtés. Il y en aura d’autres, mais différents. Avec des mots, des possibilités de mieux se comprendre, mieux s’apprivoiser, s’adapter… Ce sera différent, et ça passera aussi. Et le temps filera toujours trop vite…

Alors on s’accroche, on fait ce qu’on peut, et on espère discrètement que ça suffira comme ça semble avoir suffit jusque là..

Journal – Pavé de pensées vers demain

By | Blabla / News | 3 Comments

Nous y sommes presque.. dans quelques jours… Et pourtant je ne réalise toujours pas.

Il m’arrive encore de regarder mon ventre et de constater avec surprise sa taille, me souvenant d’un seul coup de ce qui se prépare : deux vies, à l’intérieur… C’est tellement fou… irréaliste, encore plus que tout le reste auparavant. J’ai du mal à vraiment croire que la semaine prochaine, deux bébés nous rejoindront dans « la vraie vie », et dont il faudra s’occuper du mieux possible..
Ils ne seront plus à l’intérieur de moi, protégés tant bien que mal – enfin, ont-il réellement déjà été à l’abri là dedans, avec tout ce qu’il s’est passé ?? Ils ont bien du mérite de s’être accrochés. C’est que ce sont déjà deux petits êtres bien battants, de vrais guerriers miniatures, mais ça reste si fragile, un humain, surtout au début…

J’aurais tant de projets, d’idées, d’espoirs… j’ai tant de doutes, de peurs, de questions… et pourtant aucune énergie pour m’y pencher dessus, là tout de suite. Le fait d’avoir passé si longtemps dans les problèmes de santé qui nous ont empêchés de nous projeter, nous n’avons rien préparé comme nous l’aurions souhaité. On a encore des choses à préparer, une pile monstrueuse de bouquins à lire, et j’en passe… Cela devra attendre encore un peu. On parera au plus urgent, celui qui arrive maintenant, presque immédiatement.

À vous, mes enfants à naître, petites âmes nouvelles…
j’ai à la fois hâte de vous rencontrer, et que les douleurs puissent cesser (remplacées par d’autres, probablement, pendant un temps), et infiniment peur de ne pas réussir à gérer…

J’ai déjà raté milles choses que j’aurais voulu faire pendant la grossesse. Pas seulement pour moi (comme des photos tous les mois de mon ventre), mais pour vous aussi. Vous chanter des chansons, vous faire écouter plein de musiques différentes, vous parler plus souvent, faire plus de session méditatives, créer vos premières peluches, vous choisir une tenue particulière… Hélas, entre deux asthénies et deux heures remplies de douleurs, je n’ai trouvé le temps que de vous observer faire remuer mon ventre, fascinée et incrédule… J’ai déjà laissé échapper trop de temps, d’occasions.. et je sais que ça risque d’arriver encore… M’en voudrez vous ?

Mes bébés. Vous m’apparaissez encore lointains. Petites choses invisibles, impalpables. Je n’ai pas réussi à déjà vous aimer aussi fort que je l’aurais souhaité, j’avais trop peur de vous perdre et de trop en souffrir, alors j’ai contenu, contrôlé, redirigé… J’ai ressenti l’amour et l’ai exprimé, mais c’était si loin de ce que ça aurait pu être, si je n’avais pas mis cette protection en place, ce mur de raison… et je sais qu’il me faudra travailler ce retrait pour le briser quand enfin on va se rencontrer, surtout en sachant que votre arrivée ne sera pas non plus celle dont j’avais rêvé.
Jusqu’au bout ou presque, j’ai cru qu’on échapperait à la « Néo-nat ». Apprendre l’inverse m’a tellement fait pleurer… Savoir que vous ne dormirez probablement pas à mes côtés dès la première nuit (et probablement plusieurs), qu’il faudra sans doute aller vous voir au bout du couloir dans une chambre de surveillance, que peut-être je vais vous voir avec des ‘câbles’ un peu partout sur votre peau.. et que votre Papa ne pourra peut-être pas être là, au moins pour les premières nuits. j’essaie de ne pas trop y penser, car ça m’est douloureux par avance..
Ma seule satisfaction au final, c’est d’avoir réussi à vous aimer, même trop peu, de façon inconditionnelle. C’est le point qui compte le plus pour moi actuellement, ce que je veux pouvoir vous apporter impérativement.
Vous n’avez rien fait pour me blesser, je n’ai juste pas eu de chance sur le trajet… et même si pour éviter d’admettre l’attachement déjà en cours, je vous appelais juste « mes bestioles », vous vous êtes accrochées. Je me sens pleine de gratitude pour cela, et je suis déjà si fière de vous..
Alors je ne vous en ai pas voulues de tout ce qui s’est mal passé, même quand j’ai eu peur que « vous » ne m’abandonniez. J’ai été révoltée, désespérée, fatiguée, oui mais je l’ai accepté sans vous le reprocher : j’ai gardé en tête que rien n’était de votre fait ou volonté, pas même les douleurs que vos mouvements ont pu provoquer.
Je n’aurais jamais imaginé que la grossesse me coûterait autant, à tous les niveaux, mais je n’ai pas perdu de vue que la faute n’en revenait à personne, et même lorsque je pleurais, j’arrivais à vouloir vous rassurer, à m’enquérir de votre bien-être, etc. Je sais qu’à l’avenir aussi, j’aurais des moments de colère, de détresse, et tant d’autres encore. Je sais que je vais perdre le contrôle de ma tête et parfois aussi de mon corps, mais je crois qu’il me sera possible de ne jamais le diriger contre vous… en tout cas, je ferai tout pour; Alors battez vous mes petits bouts. Ne lâchez rien. Continuer de vous développer du mieux possible, puis grandissez. Devenez deux merveilles sur pattes qui apprendront la vie avec nous. Car nous allons apprendre tous les quatre les uns des autres. Des leçons faciles, des difficiles.. Bon sang j’espère être à la hauteur.. j’ai tant de lacunes dans ce monde..

Je suis quelqu’un qui a besoin de beaucoup de silence, de solitude, et d’intimité. Je sais qu’à votre arrivée, il me faudra m’en passer grandement, voire totalement, pendant quelques mois à quelques années au moins.. C’est un sacrifice que j’étais prête à consentir pour vous rencontrer, mais je sais que cela me sera très difficile. Ce que j’ignore, c’est si j’en serai finalement capable… Je ne peux rien promettre d’autre que « je ferai de mon mieux ».

Je pensais en connaître déjà un bon rayon en douleurs et fatigue, mais cette grossesse n’a eu de cesse de me faire revenir sur cette idée. Les douleurs ont pu changer, l’intensité varier, mais bon sang, jamais je n’avais été aussi éprouvée… Cela ne s’arrête jamais… Je ne sais pas dans quel état d’épuisement moral et physique je serai pour vous accueillir…. Pardon par avance… Je risque fort de manquer de patience et de courage pour faire les choses comme je les avais rêvé…
On sera deux à s’épauler, se relever.. mais il y aura probablement des moments où on aura besoin de s’isoler pour récupérer sans vous blesser, ou le moins possible… On n’en sera pas fiers, on n’en abusera pas… mais je crois que c’est important d’être conscients de ça..

Pardonnez-moi, je ne veux pas non plus m’oublier pour vous. J’ai trop vu ce que cela donnait chez mes proches… J’ai pu sentir la frustration, le besoin de tout contrôler, le désespoir parfois, et la rancœur, bien souvent inconsciente comme le reste, mais le tout pouvant être dévastateur, pour la mère ou les enfants, lorsqu’ils refont surface. Parfois pour les deux, et leur lien ensemble..
Je ne veux ni tout porter seule, ni m’en délester sur vous ou sur votre Papa. Je veux faire de mon mieux, sans dissoudre mon moi dans le seul titre que j’aurais à vos yeux..

Je ne veux pas m’en vouloir, et je ne veux pas vous en vouloir, vous tenir pour responsable de cette pression que subissent (et se mettent) les mamans. Je veux être juste avec vous, et me sentir bien avec moi-même. Je veux créer un lien d’amour non terni par les attentes.. et pour cela il faudra bien qu’on réussisse à le créer malgré mes limitations, et les vôtres.

J’espère trouver le juste équilibre entre rester ma seule priorité comme si je n’étais pas maman, et tout vous sacrifier comme si je n’étais rien d’autre désormais.. Une balance de type « ce sera Vous chaque fois que possible, et moi chaque fois que nécessaire ». Je me doute qu’il y aura des ratés parfois, mais je ferais en sorte qu’ils soient les moins nombreux possibles.
Pour cela j’aurais besoin de pouvoir rester un minimum une femme qui écoute aussi ces propres besoins.. j’espère que cela vous apprendra également à respecter les vôtres au passage, et qu’on pourra, petit à petit, en discuter ensemble, à mesure que vous grandirez. Et puis heureusement, il y aura votre Papa pour m’aider avec tout ça.. Et parfois on ne sera pas d’accord, parce qu’il est déjà complètement gaga ( ☺ ! ), et qu’il reste un humain à part entière lui aussi, avec ses propres besoins & avis…

Il y a plein d’autres choses que je voulais vous écrire… sur moi, sur vous, sur ce qui semble nous attendre… sur ce monde à la fois incroyablement beau mais aussi détestablement fou… Mais ce n’est pas le moment, n’est-ce pas ? Pensons à autre chose… et mettons fin à ce blabla sans queue ni tête qui n’a nul endroit où aller.

La valise est presque bouclée.
Vos lits sont quasiment installés.

Non, nous ne sommes pas prêts. Personne ne l’est vraiment jamais.. Mais peu importe, après tout. Il faut bien un jour apprendre à improviser !

Quelques jours encore avant votre arrivée…

 

Des morceaux en bleu

By | Blabla / News, Dessins, Évènement, Liens, Poésie / Texte, Réflexions | 2 Comments


Le 2 avril 2022, ce sera la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme. À l’occasion, la ville de Saint-Étienne organise une animation sur la place Jean Jaurès, en partenariat avec une dizaine d’associations tournées vers l’autisme, dont celle qui m’a permis d’obtenir un diagnostic. L’évènement porte un nom qui me plaît forcément : « tous en bleu« .

Sur le stand de l’association qui m’a accompagnée, il y aura une exposition visant à montrer des oeuvres créées par des personnes diagnostiquées.
Comme toute personne étant dans ce cas là (combien on était, aucune idée), j’ai été contactée pour ça. Je crois que je n’ai pas tout compris quand on m’a contactée : je n’ai proposé que trois dessins pour montrer « mon univers ». J’ai aussi envoyé un texte et deux photographies. J’aurais eu bien plus à montrer, mais je ne voulais pas submerger l’interlocuteur, donc je me suis forcée à sélectionner.
Texte et photos n’ont pas été retenus, mais il s’avère que les trois dessins, eux ont été retenu ! On m’a proposé de faire afficher un titre et une description, je n’ai choisi de ne faire apparaître que le titre. J’étais déjà très contente à l’idée que quelqu’un veuille exposer un peu mes gribouilles, quelle qu’en soit la raison… et puis j’ai réfléchi, juste comme ça, et j’ai réalisé que je n’expliquais pas si souvent mes dessins… sauf peut être ici, mais pas toujours.

+ EDIT DU 1er Avril + : exposition annulée. Forcément hein.. En ce moment, tous les petits évènements me tenant à coeur sont annulés ou reportés… é_è tant pis, c’est comme ça.. Je laisse mon article.. au moins mes dessins seront visibles ici, même si je ne parle jamais de mon blog à personne…

J’aime l’idée que les gens y voient un peu ce qu’ils veulent, qu’en regardant ils puissent ressentir librement les émotions qui leur conviennent même si ce ne sont pas celles qui m’ont animée au moment de la création ou que j’ai mise en intention dedans.
Pourtant, là, je me dis « pourquoi pas ? ». Pourquoi ne pas, pour une fois, ici sur mon petit blog à moi, expliquer un peu ce qui me passait par la tête quand j’ai fait ces oeuvres que j’ai sélectionnées… Et puis ce sera l’occasion de reposter un peu certain dessins qui m’ont tenu à coeur.

(cliquez sur les titres pour afficher/masquer)
Premier dessin sélectionné : Dépression.

Deuxième dessin sélectionné : La pirate (en moi).

Troisième dessin sélectionné : Ouvre ton coeur.

S’il y avait eu d’autres dessins.

Si j’avais su que je pouvais en proposer plus de trois (si j’avais compris qu’il fallait envoyer tous les candidats et pas juste une sélection drastique montrant le genre d’œuvres réalisées), j’aurais tapé dans les dessins que je vais montrer là.

Une plume sur le coeur.

Au coeur du silence et l’Envol

La porte silencieuse ou « worLds » (: les mots sont des portes)

« Early morning » (Tôt le matin) ou « Fading in the Rain » (Se fondre dans la pluie)

La fée du lac

« Spring Moon » (Asperger)

Et voilà..
Peut être que des explications sont redondantes. Peut être que certaines creusent un peu plus que je ne le fais habituellement, ou complètent ce que j’avais déjà pu dire dessus. Quoi qu’il en soit, j’ai essayé d’expliquer quelques dessins importants pour moi. C’est un peu compliqué d’autant que j’ai du mal à me concentrer, surtout les derniers temps, mais j’espère que c’était compréhensible et intéressant (désolée s’il y a des fautes, je n’ai pas le courage de me relire !)… Quoi qu’il en soit, j’aime bien l’idée que mes dessins seront probablement affiché au stand. Si j’arrive à marcher, j’essaierai peut être d’aller les voir et de voir les œuvres des autres aussi.. On verra !

Bonne journée, à bientôt.

Journal – Irréel et compliqué

By | Blabla / News | 2 Comments

Je suis toujours là.

Pour des raisons personnelles, je me suis retrouvée avec très peu de temps et d’énergie pour tenir le blog, dessiner, ou même streamer;…  J’ai bien envie, là que je peux enfin me poser un peu, de profiter d’un répit pour faire un petit résumé de ce qu’il s’est passé.

J’ai écris je ne sais combien de textes sur ce que je traversais, pour tous les supprimer, les uns après les autres… je n’arrivais pas à en parler. Finalement, c’est à la veille d’une opération (encore incertaine à ce moment là) que je me suis débloquée…

Cette opération, c’était un risque pour moi de perdre les deux enfants que je porte actuellement. Un risque pour mon conjoint et moi de voir s’envoler une nouvelle fois nos projets… Dès qu’on nous a prévenu que l’opération « risquait » d’être inévitable, on a prévenu nos très proches de ce qu’il se passait. On s’est dépêchés de faire une vraie place à nos deux bébés avant que tout ne tourne éventuellement au cauchemar… les cauchemars, on connaît..

On était déjà un peu au bout du rouleau. Moi surtout. Dès le début de la grossesse, celle-ci a été un fardeau. D’entrée de jeu, il a fallu digérer, les unes après les autres, les nouvelles un peu assommantes…

Pour moi le premier choc a été d’apprendre que j’étais enceinte. J’avais toutes les raisons de m’en douter, mais curieusement là, je n’y croyais juste plus.
Je venais peu ou proue de finir mon deuil de ce projet là. Dessiner un nouvel avenir m’avait demandé beaucoup de force. Aimer de nouveaux projets, me préparer à m’y investir à fond, ça m’avait pris du temps, de l’énergie… J’avais commencé, mais je n’étais pas dans le meilleur état pour commencer. Et de nouveau tout basculait mais dans l’autre sens… je n’ai pas compris de suite ce qui m’arrivait.
Rapidement, j’ai ravivé mon petit rêve de fonder une famille avec mon compagnon. Je ne serais probablement pas la meilleure maman du monde, mais j’étais prête à tout pour faire de mon mieux pour m’occuper de mon enfant… Je n’ai pas pensé un seul instant qu’il pourrait y en avoir deux. La nouvelle est tombée comme « un parpaing sur la tartelette aux fraises de mes illusions » comme dirait ce cher Boulet.
Deux bébés… Deux fois plus de frais pour leur arrivée. Deux fois plus d’attention à donner. Deux fois plus de couches à changer. De possibles réveils au milieu de la nuit. De pleurs à essuyer, de colères à apaiser, de mains à guider, d’esprits à apprivoiser.. Et toujours seulement moi pour y faire face la journée, avec seulement deux yeux, deux bras, et ma maladresse quasi légendaire… j’ai paniqué. J’ai pleuré. J’avais toujours dit que « un », c’était ma limite, que je ne voulais pas qu’il y en ait deux, jamais…
Et puis deux, c’était rentrer d’office dans une grossesse plus à risque qu’une simple, sans compter que la division tardive de l’embryon pouvait donner lieu à des malformations qu’il allait falloir surveiller plusieurs mois durant…. une épée de Damoclès de plus au dessus de la tête, alors que de base, on en avait déjà tant…

Le rendez vous d’après, on apprenait que le placenta s’était logé sur le col, et sans ménagement on m’affirmait que je n’aurais pas le choix : ce serait une césarienne ou rien. Si « tout se passe bien » jusque là, bien sûr… C’est étrange, mais à ce moment là, l’idée de la césarienne m’a anéantie aussi. Je n’en voulais pas. Je n’avais jamais envisagé ça, et je me retrouvais sans aucun choix… On m’a aussi soudain déconseillée voire interdit beaucoup de mouvements, d’activités, etc… Trop risqués. C’est d’ailleurs pour cela que j’avais déjà saigné, c’est rarement bon signe… Explosion du level de stress, chute drastique du moral.

Par dessus le marché, mon corps, déjà épuisé avant la grossesse, s’était effondré.
J’ai toujours été plus ou moins anémiée, en proie à des chutes de tensions, des vertiges, etc. mais jamais à ce point. La fatigue s’est étroitement liée à des nausées, saupoudrées de douleurs. De multiples « petits maux » de grossesse sont apparus. Pris séparément, j’aurais sûrement fait avec. Tous ensemble, j’ai eu du mal à gérer. Difficulté à respirer, perte d’équilibre, vertiges, nez qui saigne sans arrêt, seins sensibles et douloureux etc.. et pas le droit de sortir marcher pour respirer… mais je tenais encore.
Les douleurs se sont vite faites plus présentes. La fatigue plus lourde encore. Les nuits devenaient infernales. Manger avec les nausées était compliqué, et le peu que j’arrivais à ingurgiter, mon estomac galérait à le digérer, me rendant malade. Il a fallu un bon moment avant qu’on ne me donne finalement des comprimés pour annuler les nausées, diminuer les remontées acides, tenter de contrebalancer ma carence en fer, etc… du temps pendant lequel mon moral n’a fait que chuter, sur fond de monde covidé..

Puis il y a eu une brève accalmie pendant les fêtes. On passait les étapes les unes après les autres. Le risque lié au rhésus ? écarté. La trisomie 21 ? écartée. Les malformations ? Toujours aucune constatée. Le placenta ? Il se déplaçait. Etc… On montait les marches comme on monte un escalier, et l’espoir grandissait. On a commencé à se projeter, envisager les annonces, les prénoms… Apprendre le genre de nos bébés nous a donné un coup de boost, et je me sentais prête à endurer encore s’il le fallait…

Mais le rendez vous d’après, ça s’est gâté. Un problème est apparu, « à surveiller » comme le lait sur le feu : un syndrome transfuseur/transfusé.
On a été bien informés sur les risques, les solutions… Il y avait une infime chance que ça se résorbe tout seul, mais le plus vraisemblable était que ça allait continuer, auquel cas il faudrait agir. Pas trop tôt, pas trop tard, car l’intervention est généralement suivie d’une naissance précoce un à deux mois après, hors avant 23 SA, les chances de survie des bébés sont quasi nulles.
Ne rien faire c’était assurément perdre les deux bébés, mais « faire », c’était possiblement en perdre un, ou les deux quand même… mais aussi leur donner une chance à tous les deux, la seule possible… si dernière il n’y avait pas de séquelles, cardiaques ou cérébrales… si la poche tenait bon, si le syndrome ne revenait pas. Si, si, si … beaucoup de « si ».
Il a fallu envisager toutes les options, entendre les possibilités les plus affreuses, se projeter avec deux très grands prématurés, à supposer qu’ils résistent, ou avec un seul enfant vivant, et l’autre pas, mais dont il faudrait accoucher quand même en même temps…
Il a fallu « attendre et voir » ce qui se passait… voir les choses se détériorer, sentir l’espoir chaque fois être un peu plus rogné.
Pendant ce temps, la douleur ne faisait que monter. Marcher, même d’une pièce à l’autre était devenu presque une torture. Même au repos complet, je souffrais, au point de pleurer la nuit, car ça ne s’arrêtait jamais.
J’ai senti ma volonté presque se briser quand on m’a clairement dit « ce n’est pas une question de volonté madame. Si votre corps ne tient pas, on n’aura pas le choix« … C’est affreux de se sentir abandonnée, trahie par son propre corps. Je l’avais déjà ressenti à moindre échelle, mais ça n’avait jamais impliqué que mon corps puisse risquer les vies que je portais… et pourtant il fallait continuer à faire équipe avec ce corps qui se rapprochait du point de rupture malgré moi.. Nous étions quatre à souffrir. Mon conjoint, mes bébés, et moi. Et la volonté d’endurer ne suffirait pas.

On a renoncé aux jolies annonces. On a stoppé toute projection. « Attendre et voir ». Encore et toujours. Corps et esprits sur la brèche, tous les deux, car Lui me soutenait déjà depuis des mois et me voyait souffrir, impuissant, et moi effondrée complètement n’arrivant plus à y croire… Je crois qu’on avait limite commencé à se préparer à vivre un nouveau deuil…
S’obliger à y croire. Mais sur fond de campagne électorale aberrante dans mon pays. Lutter contre les pensées noires, les pensées de haine envers ces gens qui cherchent toujours sur qui taper, en oubliant ce qui devrait les rassembler… Écœurée… Il reste une chance que tout se passe bien, aussi infime soit elle, mais quel avenir pour mes bébés ? Ne pas y penser…

Mon hémoglobine qui continue à chuter. Première perfusion de fer. L’impression que ma tête peine à motiver mon corps à lutter. Culpabilité… S’obliger à respirer. Continuer, malgré tout, à espérer. Prévoir le bon comme le mauvais… C’est là qu’on a annoncé – pas comme on l’aurait rêvé – ma grossesse à la famille..

Tout s’est accéléré. À peine a t on prévenu nos proches de ce qu’on vivait que la situation s’est dégradée au point de ne plus pouvoir être ignorée. Il a fallu opérer. Il ne s’est pas écoulée 24h entre l’échographie qui l’a révélée et l’opération. On n’a pas eu le temps de trop y réfléchir. Lui m’a accompagnée à l’hôpital. Je revois encore son regard dans le mien, aussi proche que moi de pleurer. Pas le choix : s’accrocher, tenter, espérer…
Sans sa main dans la mienne, combien de fois aurais-je renoncé ?

L’opération a réservé quelques surprises au personnel soignant. Les bébés sont très liés : leurs cordons ont des connexions impossibles à couper à la racine. Ils ont fait de leur mieux, cautérisé ce qu’ils pouvaient, drainer l’excédent de liquide qui nous blessait tous les trois, sans pouvoir garantir que cela suffirait. Moi, j’ai passé un moment absolument horrible. Du liquide amniotique s’est échappé et s’est répandu dans mon corps. J’ai fait connaissance avec des douleurs encore inconnues qui ont dépassé tout ce que j’ai pu vivre auparavant, posées sur la montagne d’angoisse qu’on ait subi tout ça pour rien, que tout s’arrête quand même du jour au lendemain… Heureusement, Lui a été formidable de soutien…
Au passage, j’ai eu droit à deux poches de fer en plus, toujours pour contrer mon anémie sanguine. Je dois faire un contrôle prochainement. Si j’en crois mon énergie et mes vertiges, le « mieux » ne devrait pas être vertigineux… mais on verra.
Par contre, niveau échos & compagnie, le suivi les temps suivants a montré une amélioration presque miraculeuse : en un weekend, les bébés reprenaient une activité normale (récupération de vessie notamment..), les dysfonctionnements se sont équilibrés en une semaine et demi (notamment les poches qui faisaient la même taille), et en quinze jours – trois semaines, ils se développaient normalement : comme si rien ne s’était jamais passé. Pas de signes avant coureur de lésions jusque là. Un suivi restait nécessaire, par prudence surtout, mais c’était inespéré… une bouffée d’air frais sur nos espoirs malmenés.

Hélas après quelques jours de répit avec des douleurs légères, elles sont revenues. Supportables, mais parfois encore bien fortes. Mon bassin s’est écarté, m’empêchant encore davantage de marcher. Les douleurs qui étaient principalement dans le bas ventre et les côtes se sont généralisées, se sont fait plus fortes dans le dos, les hanches, etc. Là, je commence juste à ravoir des demis journées tranquilles, quand je ne fais pas que « dormir ».
Je suis tellement KO, mes journées font de 4 à 8h, le reste du temps je ne peux juste RIEN faire. Le moindre effort me fait mal, et ma capacité de concentration frôle le niveau 0. Je suis comateuse la plupart du temps, et c’est déprimant, parce que moi je ne m’ennuie jamais, et j’aurais des milliers de choses que j’aimerais faire ! Et jusqu’ici sur les périodes « réveillée », mon emploi du temps n’a jamais été totalement à moi : il y avait beaucoup trop de rdvs à gérer. On a été baladés sur plusieurs hôpitaux, on a vu X médecins différents, on a fait x prise de sang et échographies. Bien sûr qu’on est rassurés d’être bien suivis, mais c’est loin d’être une partie de plaisir pour autant… et ça aussi, c’est épuisant. Cela devrait enfin se calmer sous peu. À moins que le suivi à domicile ne prenne la relève : on ne sait pas encore de quoi il retourne exactement..

Comme je suis KO, je dis « dormir » pour ne faire suer personne, mais je devrais peut être offrir le détail de temps en temps, histoire de calmer les gens, car il y a autre chose de lassant.
Tout le monde (amis, famille, médecins, personne random) s’amuse à me dire « Profites-en, dors bien, après tu ne pourras plus !« . Bon sang, ce que j’en ai ras le bol de cette vanne de merde que la Terre entière s’amuse à faire à chaque fois...  mais je ne peux rien dire.
Qui a envie d’entendre : je suis fatiguée à un point non descriptible tout le temps. Je me recouche par incapacité à juste garder les yeux ouverts et parce que même assise j’ai mal au bout d’un moment, seule la position allongée me soulage à peu près (et encore trop souvent, j’y ajoute la bouillotte et les cachets). Je ne dors qu’à moitié, par lot de deux à quatre heures. Je suis réveillée à chaque fois, que ce soit parce que soudain je n’arrive plus à respirer, que j’ai mal et besoin de reprendre un cachet, parce que soudain j’ai la gorge sèche et en feu et que je dois absolument boire, parce que j’ai fait un horrible cauchemar sur ce qui s’est passé, parce que j’ai besoin d’aller uriner… C’est une valse de désagréments tous très glamour qui font que je ne suis jamais réellement reposée. Alors non ; je ne pense pas que – pour moi – ça soit bien plus éreintant « après », même avec deux bébés. On sera deux aussi, à les bercer, les rassurer, les aimer, à les nourrir la nuit tombée… Là je suis seule à gérer mes maux (et tant mieux ! Que mon amoureux soit préservé autant que faire se peut !). Non je ne me repose pas là. Je douille, moralement et physiquement, et je n’ai plus la place pour de l’humour sur le sujet. J’endure et je me tais pour ne pas devenir un boulet (je me sens comme tel même sans ça déjà). Et j’essaie de le faire sans hurler et pleurer de rage, d’impuissance, de lassitude, et j’en passe. Parce que j’ai toujours gardé pour moi autant que possible ce qui met mal à l’aise les gens, ou ce qui risque de me valoir leur jugements imbéciles dont je me passe bien..

Ma lassitude n’est plus dicible. Après des mois à avoir mal, à angoisser, et à ne pas pouvoir récupérer la nuit, c’est devenu difficile de supporter la douleur et tout le reste. Même malgré les bonnes nouvelles. Celles-ci me font tenir, mais n’empêchent pas que je vive mal le côté handicapant de cette grossesse que je n’ai encore pas pu réellement vivre. J’essaie que ça change, de modifier ma perception des choses, mais même la meilleure volonté du monde ne fait pas tout.

J’envie toutes ces femmes radieuses, qui s’apprêtent joliment, exhibant leur ventre rond, marchant d’un pas léger et fier… je voudrais être comme elles, mais cela ne m’est pas possible. Ce n’est pas que je ne veuille pas : je ne PEUX pas, je ne suis pas en état…
Je n’ai pas « l’aura » des femmes enceintes. Moi, pour ne citer que l’essentiel : j’ai des cernes sous les yeux, de l’acné partout sur le visage, les cheveux qui graissent vitesse grand V, le corps qui tremble et s’effondre en 2 minutes, et la démarche d’un canard boiteux quand je m’efforce de marcher en limitant autant que possible les douleurs qui m’assaillent… ça fait mélodramatique, mais c’est vrai.. si j’apprécie de porter mes bébés et que j’arrive à sentir la joie à l’idée de les tenir un jour dans mes bras, cela n’efface en rien ce fait (ridiculement) trop tabou que je sais n’être pas la seule à vivre : je déteste être enceinte. Cette grossesse m’aura volé des mois de vies que je ne récupèrerai jamais, et la seule chose qui atténue ça, c’est de le voir comme un investissement, un prix à payer pour avoir une famille que je tenterai de construire selon mon coeur. Je ne serais jamais une femme enceinte radieuse. Point.

Et puis, je me mettrai en valeur avec quoi ? Vous avez vu le prix des vêtements de grossesse ? Il reste deux mois à tenir… je ne vais pas acheter des habits coûteux pour si peu de temps… Je n’ai pas osé avant : cela m’aurait fait trop mal de m’acheter de jolies choses exprès, et d’ensuite les regarder, inutiles traces d’un espoir écrasé, si ça avait mal tourné… Pour ma défense, je ne l’ai jamais dit clairement ici, mais j’ai déjà perdu deux bébés dans le passé. Cette douleur je la connais trop bien, je ne l’oublierai jamais. J’ai limité tout ce qui aurait pu m’achever si elle m’avait été ré-infligée..
Je n’ai acheté que le strict nécessaire : juste assez de culottes/soutifs confortables pour tourner, 2 pantalons, et deux ceintures sensées m’aider avec mes douleurs (et à l’efficacité très mitigées). Le reste, c’est ce que j’avais sous la main et qui passait : t-shirt trop grand ou distendus, vestes de toujours qui ne ferment plus, etc…. je suis loin d’avoir la classe… heureusement mon adorable conjoint me dit quand même régulièrement que je suis belle, sinon j’aurais ajouté à tout le reste le désespoir de me sentir hideuse… C’est déjà très culpabilisant de se sentir comme ça quand l’univers tout entier s’attend à vous voir rayonner… Ce sera, je pense, un regret à porter..

Si cela c’était mieux passé, j’aurais rêvé d’avoir au moins une jolie tenue à exhiber… peut être même un élément de lingerie joli, pour me sentir un peu « sexy » même avec le gros ventre… j’aurais aimé prendre soin de moi, m’apprêter, pouvoir aller marcher, toute pouponnée… J’aurais même pris un de ces t-shirts trop classique indiquant clairement que j’attendais un heureux évènement : le genre de t-shirt qu’on n’a plus vraiment de raison de mettre une fois qu’on a accouché..
Du superflu agréable, mais du superflu quand même, surtout quand on pense à tout ce qu’il va falloir acheter ensuite, pour pas mal de chose en double. Rien que le prix d’une poussette… enfin bref. Tant pis, c’est ainsi. Je crois qu’il faut que j’accepte que, de toute façon, absolument rien dans ce projet ne sera passé comme imaginé. On aura déjà de la chance si tout finit bien et qu’on s’en sort à la fin avec deux petits êtres tout fragiles dont il faudra prendre soin..

D’ici là, il reste quelques examens à passer. Heureusement, les médecins sont confiants. On recommence à se projeter… et moi un peu à paniquer..
On se rend compte qu’il reste à peine deux mois pour tout préparer. Choisir des meubles, des sièges auto, prévoir le minimum syndical pour les nourrir et les habiller, etc… comment arranger la maison ? À quel moment Lui doit il poser ses congés ?? C’est quoi les démarches administratives à prévoir ? On est sur deux hôpitaux car personne ne sait lequel va nous accueillir vu qu’on ignore à quel moment les bébés vont arriver. Etc.
C’est une organisation que je trouve au final assez colossale parce qu’on y connaît rien. On a pas pris le temps de « voir venir ». On a pas discuté de ça avec qui que ce soit, ni même entre nous. On s’est focalisé sur les problèmes urgents et ce qu’on vivait. On ne se sentait juste pas de raconter ce qui se passait, et on avait trop peur pour plus s’investir dans tout ça… là je me sens dépassée, il y a tant à penser ! J’essaie de surtout penser matériel, et pas trop à l’accouchement. Avec tout notre passif, cela m’effraie, je ne sais plus quoi penser..

J’imagine qu’au fil des jours, si la douleur veut bien rester un peu tranquille, si la fatigue accepte de s’estomper même un tout petit peu, j’y verrais plus clair. J’imagine qu’à force de se projeter, on va retrouver une joie sans tâche à l’idée de l’arrivée de nos bébés. En attendant, ça reste quand même globalement très irréel et compliqué….
mais on finira bien par se débrouiller et y arriver.

Je dépose ça ici

By | Blabla / News, Dessins, Poésie / Texte, Réflexions | 3 Comments

Je me demande combien de fois au cours de ma vie, j’ai pu me rabâcher ou m’entendre reprocher que j’étais « différente », « anormale », « bizarre »…?
Combien de fois ai-je entendu des jugements sur moi que je ne comprenais pas tant ils étaient loin de tout ce que je me voyais ou tentais d’être ?
J’ai passé bien vingt cinq années de ma vie à me sentir totalement dysfonctionnelle, inadaptée à ce monde, incapable de le comprendre et de m’y faire entendre… Ce serait peine perdue de tenter de décrire la solitude dans laquelle j’ai pu évoluer, et les cicatrices que j’ai pu porter sans en faire part à quiconque… Je n’écris pas cela pour me plaindre, je pose un constat, et je m »interroge : tout aurait il pu être autrement ? le fameux « Si j’avais su », si « on » avait su…
Une question bien inutile, et pourtant, elle m’effleure souvent…

J’en ai parlé plusieurs fois sur ce blog, à mots plus ou moins découverts (comme ici, ici, ou encore et surtout *), mais cette différence a été le pivot central de nombre de mes réflexions, de mes obsessions…

Il y a quelques années, j’ai entamé un long parcours. Un parcours encore inachevé dans le sens où pour faire reconnaître son débouché, j’ai encore beaucoup à affronter, quand j’en aurais le courage et la volonté. Un parcours incertain, éprouvant, en plusieurs étapes, attirée par un mot comme un papillon de nuit par la lumière trop vive d’un réverbère. Avec au coeur, un espoir insensé, un rêve émietté et discret : comprendre, et peut-être par la suite, pouvoir accepter… C’était devenu vital.

J’ai lu des centaines de pages web sur le sujet, des livres, des témoignages, j’ai regardé des vidéos en boucle, écouté des podcasts, fait des recherches toujours plus poussées… Qu’est-ce que j’ai pu pleurer, en lisant les lignes écrites par d’autres et qui pourtant, pour la première fois, à la perfection me décrivait, moi, l’anomalie inexpliquée… De découvrir que nous étions des milliers, tous aux mêmes épreuves confrontés, et dans la même solitude et la même inquiétude moulés, parfois pétrifiés..
Au fond de moi, j’ai très vite su. Je le sentais, même si j’avais infiniment peur de me tromper. Au début, mon conjoint a été le seul à ne pas avoir cherché à me détourner du chemin que j’empruntais pour obtenir une validation de mon ressenti et mon vécu.. même s’il ne comprenait pas tout, il a fait comme il fait presque toujours : il a accepté, parce que ça venait de moi, et que pour lui, ça ne changeait pas quoi que ce soit… ♥

J’ai eu de la chance, c’est allé « vite » pour moi. Certains attendent toute une vie une piste à remonter, ou une file d’attente qui daignerait les laisser passer… Je suis tombée au bon moment sur les bonnes personnes, en quelque sorte. Fin 2021, j’ai eu ma réponse. LA Réponse. Celle réponse que j’attendais désespéramment depuis si longtemps sans le savoir. Celle qui m’a enfin tendue un autre miroir… un que je pouvais croire.
Je l’ai accueillie avec force de larmes, de soulagement, et d’appréhension, mais ça a été une réelle libération.

♥ trois des livres posés sur la fin de mon chemin vers le diagnostic ♥

Toutefois, cette révélation reste suspendue à un fil bien ténu. Que je comprenne la raison de mes tourments est une chose incroyable, mais jusqu’ici, malgré une furieuse envie de le crier sur tous les toits, je l’ai beaucoup gardée par devers moi, comme un petit secret. D’abord parce que je suis un peu comme ça, surtout le temps d’intégrer les informations, et ensuite, parce que je manquais de foi. La foi de se dire « si j’en parle, mon interlocuteur l’acceptera« . J’ai fait quelques tentatives aux résultats variables… Quatre proches ont accepté l’information sans broncher (mes êtres humains préférés ♥). Deux proches ont accepté mais sans bien comprendre de quoi il retournait, ou avec une idée un peu biaisée de la chose et ses retombées. D’autres ont vivement protesté : c’est impossible, je m’invente des problèmes. Ah cette phrase… combien de fois l’ai-je entendu aussi ? Combien de fois ce que je pouvais être ou ressentir a-t-il été minimisé ou nié ?
C’est si fragile ce genre de choses. Les handicaps et les douleurs qui ne se voient pas sont si souvent ignorés, voire niés, et presque systématiquement mal jugés..

Aujourd’hui, le temps aidant, je commence à me dire que je m’en fiche, de ce que les gens pensent.. Je ne vais pas le crier sur tous les toits, mais je n’ai plus l’intention de me cacher. Je suis moi, avec ce fait impalpable qui me donne bien des faiblesses, mais aussi quelques jolies qualités que même le temps passé à me remodeler n’a pas pu complètement effacées…

Je le dépose ici, comme on poserait un objet délicat dans son carton tapissé de papier bulle et de coton.

Je suis Autiste Asperger.

Je suis toujours différente. Différente d’une norme, mais pas de milliers d’autres oubliés. Avec ma personnalités et ses fêlures, mais la même singularité que d’autres humains que je remercie d’exister. Je ne suis plus anormale, ou dysfonctionnelle, c’est ce monde qui l’est, par la façon non inclusive dont il a été pensé, et qui pourra(it) être améliorée, avec du temps, et de la volonté des deux côtés… J’ai toujours les mêmes défauts, les mêmes qualités, les mêmes problèmes à affronter, mais désormais : je sais.

Je ne suis plus complètement perdue dans un monde où je n’ai pas ma place. Je suis en recherche, dans un monde pas encore complètement exploré, d’un tout petit espace..

Après tant d’années à me haïr, moi l’anomalie dysfonctionnelle,
Si différente qu’elle s’isolait, quand elle n’était pas rejetée…
Prisonnière de sens et de pensées, d’effondrements trop réguliers,
Et en proie aux doutes sans arrêt.. Je peux enfin m’accepter.
Rudes furent mon errance et ma douleur confidentielles..
Gardez donc votre “normalité”, je cesse de m’y contraindre et de la désirer.
En réalité je peux accueillir qui je suis depuis que je sais..
Rien que moi, une Aspie qui -finalement- ne s’est pas si mal débrouillée.

May I always recall myself,
Even in bright light, there’s shadow,
even in dark night, there’s something to glow…

Début Juillet

By | Blabla / News, Dessins, Photos | No Comments

Bonjour le monde =)

Voici un petit article pour faire le point sur les quelques news de ce début Juillet. Avec beaucoup de blablabla.

En termes de dessins : pas grand chose de neuf ! Toujours quelques blocages. Mais petit récapitulatif quand même.
– Une remise au goût du jour d’une esquisse devant dater à peu près de 2010, parce que j’étais clairement dans le mood « 13e roue du carrosse »… j’ai toujours du mal niveau interactions sociales, et j’ai vite le sentiment d’être laissée de côté, et d’être au mieux une potiche les quelques fois où j’aimerais m’investir… c’est passé depuis, mais sur l’instant, ça n’a pas été simple à vivre. Heureusement, normalement, personne n’a eu à subir mon excès de sensibilité, je suis simplement partie.

– Ensuite, j’ai enfin fait le dessin qui aurait du sortir en Juin, mais dont j’ai eu tellement de mal à définir l’esquisse – celle que j’avais postée la dernière fois. C’est un viewer (limite un pote maintenant xD) qui m’a aidée à la rendre faisable en m’indiquant les zones & éléments qui le choquait – il a été d’une patience ! Merci à lui ! 😍 On a corrigé chaque point jusqu’à arriver à un pré-line correct, qui a donné le dessin du couple de fée qui suit.
J’ai recommencé je ne sais combien de fois leur expression faciale. Je voulais qu’il y ait de l’Amour et de la Tendresse entre les deux, qu’on sente que ça n’avait rien de mal, choquant, ou dérangeant. Je voulais que ce soit mignon, et que ça ait l’air de couler de source, parce que je continue de penser que du moment qu’il y a un réel consentement, l’Amour n’a pas de contrainte, pas de conditions, et qu’on ne devrait pas l’y en mettre… J’ignore si le rendu est réussi, mais j’ai fait au mieux de mes capacités actuelles je pense. Je l’ai intitulé « Fly me to the Moon ». Pendant sa réalisation, j’avais cette version dans la tête : .

– Un dessin pour le fun où j’illustre un peu mon amour pour le « Loot » – ces objets qu’on ramasse dans les jeux vidéos, et que je tends à collectionner autant que possible -. Et j’en ai fait une version animée dont je suis assez contente disponible ici : Version animée grand format sur DeviantArt. ^^

– Enfin, un chibi un peu portrait pour une streameuse qui m’a aidée à mettre en place mes « récompenses de points de chaîne » (je vous explique ça plus loin). J’ai regardé quelques uns de ses lives, et je m’en suis inspirée pour la dessiner ^^
J’ai fait le dessin en live sur ma chaîne, sans penser qu’elle passerait… Sauf qu’elle est passée !! xD Petit coup de stress ! Du coup, j’ai prétendu que c’était moi que je dessinais. Je sais que mentir c’est mal, et je n’en suis pas fière, mais je tenais à essayer de garder la surprise. Par le biais de l’un de mes adorables viewers, je compte lui en faire parvenir une version imprimée signée… avec l’espoir que ça lui fera plaisir !
Après, l’amour des licornes, le casque en symbole pour la musique, le hoodies, etc… ça aurait pu être moi ! :þ J’espère juste que personne ne m’en voudra de la supercherie, et que ça aura suffit à conserver la surprise…. Je reçois mon papier pour imprimer fin de semaine prochaine. Avec un peu de chance, elle aura son enveloppe début Août ^^ (Et ne vous en faites pas, je me permets de poster le dessin ici car presque personne n’a connaissance de ce blog, donc les chances qu’elle tombe dessus frise le zéro absolu 😉 ).

Ah, et vous voyez la licorne en haut à gauche de ce dernier dessin ?? Bah c’est un nouveau design disponible dans ma boutique Spreadshirt maintenant ! 😀

Et c’est tout pour les dessins ! ^^’

Côté Photographies : Pas grand chose de neuf là non plus. Il n’y a que les photos que j’ai prises lors de ma sortie avec Wildyfraise 🦋 et que je n’avais pas posté dans l’article associé. Je ne suis pas sortie depuis. Voici les photos que j’avais mises de côté :

J’avoue sortir très peu ces derniers mois 😓. Je manque pas mal d’énergie, et de volonté aussi. Et il a fait tellement moche ces dernières semaines aussi ! Je ne peux m’empêcher de penser aux tenants et aboutissants, cela me donne beaucoup d’éco-anxiété, et des moments de panique… et je ne gère toujours pas la panique -_-‘.
À côté de ça… je vais bien, et en même temps, je ne vais pas si bien. J’ai des moments où ça ne va vraiment pas, sans véritable raison d’aller mal – ou du moins, je ne les vois pas. C’est compliqué à expliquer. J’ai toujours vécu avec des périodes comme celles-ci, plus ou moins longues.. J’attends que ça passe !

Je pense que c’est dû à toutes les incertitudes que j’ai en arrière plan de mes pensées, en continu, depuis des mois, et pour encore des mois, et au fait que j’ai assez régulièrement mal (rien que le SPM, c’est généralement 5 à 8 jours par mois de douleurs). Je dors mal aussi, et je fatigue donc encore plus vite que de coutume. BREF. J’ai beau tolérer tout ça mieux qu’avant, je ne vis jamais très bien le fait de ne rien pouvoir prévoir, de ne pas comprendre ou pas savoir…  alors j’attends. Et soyons honnêtes, je déteste ça 😞.
Heureusement, quand j’ai besoin, je sais comment penser à autre chose – et les streams m’aident beaucoup, notamment parce que les gens qui passent sont tous très gentils 🥰 -, et j’ai avec qui parler un peu si vraiment il le faut. Je reste plutôt bien entourée, et j’ai mes petites activités pour moins penser..

Enfin bref. Catégorie suivante, c’est la mieux cette fois-ci ! Pas niveau création, mais niveau news. ☺

 

Côté Twitch : 🙀 La grande nouvelle du moment, c’est que ce 14 Juillet 2021, 🎉✨ je suis passée « Affiliée » ! 🏆 🥳


Cela signifie qu’après sept mois de vie de la chaîne, j’ai rempli des objectifs qui n’ont l’air de rien, mais que je doutais fortement de pouvoir atteindre un jour pour les premiers ! Les voici :
– 50 personnes ont décidé de cliquer sur le bouton « follow » pour me suivre. 💕 Bon, un grand pourcentage ne repasse jamais, mais ils ont cliqué, ça en fait des personnes potentiellement intéressées par mon contenu, et c’est déjà énorme ^^ ; Je me sens un peu fière parce que j’ai très peu prévenu mes proches de ça, donc la majorité des gens qui ont cliqué, je ne les connais pas. Cela me donne un peu de sentiment de légitimité… et là je commence petit à petit à en parler autour de moi, en précisant que personne ne doit se forcer… c’est une info, ils en font ce qu’ils veulent !
– en moyenne 3 personnes viennent sur mes streams quand j’en lance un 💗. Il peut s’agit de plus de trois personnes le regardent partiellement ou trois qui le regardent entièrement, c’est à dire avec l’onglet actif, et le lecteur non muté (mais l’onglet peut l’être). Il n’y avait pas d’objectif pour les personnes actives dans le tchat, ce peut donc être des « viewers de l’ombre », mais j’ai quelques réguliers adorables qui passent régulièrement faire un coucou -voire rester un long moment- pour me tenir compagnie ♥ ;
– J’ai streamé assez d’heures et de jours différents pour que ce soit significatif (bon là j’ai même explosé le score à faire, j’y ai trop pris goût ^^).

Le côté « positif » d’une affiliation, c’est que ça débloque des possibilités ! Déjà, il y a les « points de chaîne » qui permettent des interactions supplémentaires (nommées « récompenses ») entre les viewers dans le tchat et le streamer. Ensuite, il y a les options telles que créer des sondages ou faire des « giveaways » (=offrir des cadeaux à sa communauté – je n’ai pas encore trouvé comment faire par contre). Une autre possibilité sympa : les émotes !! Enfin, dans mon cas, une seule émote pour le moment (et potentiellement plusieurs autres, un jour :þ ) – hélas payante, mais j’ai mis un système de points de chaîne qui permet de la débloquer facilement même sans payer ^^. Et vous avez bien lu « payant », car l’émote n’est normalement débloquée que si des gens choisissent de s’abonner (= payer un abonnement à la chaîne), ce qui peut générer quelques profits au fil du temps. Bon, pour ça il faudra atteindre un montant total de 100$ avant de pouvoir être payé (et c’est avant impôt, frais de change et de transfert donc j’ai de la marge xD), mais, y’a pas de petites économies, surtout dans ma situation ! =)
Cela débloque peut-être d’autres possibilités que je n’ai pas encore vues, mais je prendrai le temps de découvrir petit à petit, et je ne doute pas que mes spectateurs sauront m’indiquer ce que j’ai raté si ça suscite leur intérêt ! 

Quoi qu’il arrive, cela reste une sorte de Victoire pour moi, un petit fait qui m’encourage et me fait plaisir !! En plus de me faire faire des trucs nouveaux, car j’ai à coeur de designer autant de choses que possible sur ma petite chaîne ! ^^ Petit récap’ des dernières créas (sans prétention, c’est surtout pour le fun).

Déjà, suite au fait que j’ai fait en live le jeu « Untitled Goose Game » où l’on incarne une oie dont le petit plaisir est d’importuner tout un village, on s’est pris un délire. Cette petite oie qui fait « Honk ! » quand elle cacarde est devenu notre running gag, et presque un emblème. La première émote de la chaîne est donc une Oie en train de faire « Honk » :

Dans mes rêveries il y a quelques mois, je m’étais dit que, si un jour j’avais des points de chaîne, j’en ferais des papillons. Mais pour coller un peu plus à la blague, j’ai décidé de les baptiser des « Papillhonks » ! Ils sont donc représentés par un papillon aux couleurs de notre oie préférée :Pour le reste… il se trouve que ça me paraissait si lointain que je n’avais rien prévu du tout ^^’ J’ai donc improvisé.

Pour les badges d’abonnement (petite icône que les gens abonnés ont devant leur pseudo dans le tchat pour indiquer leur ancienneté), j’ai simplement repris le papillon, que j’ai décliné en plusieurs couleurs. Twitch m’offre la possibilité d’avoir des badges différents pour les abonnements : 1 mois, 2 mois, 3 mois, 6 mois, 9 mois, et un an. J’ai donc fait un début d’arc-en-ciel ‘papillonesque’. Si un jour je débloque plus, je poursuivrai ça je pense, j’ai déjà des idées de couleurs – et même les images, puisque je les ai ré-utilisées aussi en récompense de point de chaîne que les spectateurs peuvent faire afficher s’ils le veulent ^^.

J’avais déjà des petites animations : pour les gens qui choisissent de me suivre, et au cas où quelqu’un me raid un jour, mais je n’avais rien pour les abonnements !
Or j’avais préparé un début d’émote licorne pour mon discord – une licorne à la tête un peu bizarre et un peu moche, parce que je voulais qu’elle soit rigolote. Mon côté « j’aime les licornes », mélangé à mon côté « troll à l’humour un peu foireux ». Sauf qu’une émote, c’est trop petit, ça ne donnait rien, et j’avais laissé tomber.
Du coup, je me suis amusée ! Et j’ai recyclé la licorne en gifs pour les abonnements, et pour quand les gens offrent un abonnement en cadeau !
C’est sûrement idiot, mais sa tête me fait rire ! 😆 Et puis à défaut de mieux, ça fera l’affaire ! On verra si un jour j’en change pour quelque chose de plus propre et plus joli.

Et puis voilà. Je crois qu’on a fait le tour pour cette fois !

C’est déjà pas si mal, n’est-ce pas ?

Aller, prenez soin de vous, et à bientôt !

Écrin d’été

By | Blabla / News, Photos | 2 Comments

Bon, dans cet article la qualité des photos est globalement très inégale. Qu’il s’agisse de mon téléphone (qui fait des photos moches dès qu’elles ne sont plus en miniatures), le vieux coolpix (qui pixelise et compresse au maximum dès lors que l’on zoome un tantinet) ou mon Nikon dont j’ai la sensation que l’objectif – bien que demeurant largement au dessus des deux autres – fatigue… ce n’est pas aussi beau que je ne l’aurais voulu. J’ai tout de même réussi à avoir quelques photos recevables, voire même quelques jolis clichés – j’en posterai la plupart, mais pas tous, je garde les mieux réussis pour plus tard ^^.

Cela faisait un bon moment que je n’étais pas allée marcher !! Je veux dire, vraiment marcher, genre pas sur du plat, au ralenti, avec un arrêt tous les trois mètres… Entre tout ce qui a pu se passer et l’appréhension de m’y remettre… Mais cette fois, j’avais vraiment envie de tenter la chose – et l’endroit visé pour la balade m’enchantait rien qu’à l’idée. Un peu à l’écart de là où habite l’une des fées que je connais, dans une zone boisée, il y a un écrin où chante une cascade..;
Ceux qui me connaissent savent à quel point j’aime les cascades

J’étais décidée à y arriver. Oh bien sûr, mon corps s’est manifesté, mais même si c’était dur, et que j’ai cru à plusieurs reprise qu’il allait me jouer l’un des vilains tours dont il a le secret, j’ai pu faire l’aller-retour, aidée d’une bonne compagnie (coucou Wildy !). Car une fois n’est pas coutume, j’ai pu me promener avec une amie, de celles qui connaissent les plaisirs simples, les joies discrètes mais profondes offertes par la Nature.. Elle m’a patiemment accompagnée tout du long (merci encore ♥).

Ce fut un moment des plus plaisants une fois sur place (et un peu reposée). Juste quelques heures au bord de l’eau, mais dans quel cadre ! Je ne résiste pas à vous le décrire un peu, et – lorsque j’ai pensé à prendre les photos adéquates – à vous l’illustrer.

Déjà, tout au long de la route, des papillons (mais pas seulement, il y avait plein d’autres bestioles) dansaient un peu partout, virevoltant parfois jusque sous notre nez, le temps de faire coucou. Il y en avait tellement !!! J’étais la plus heureuse ! J’avais presque envie de m’arrêter là où on a vu les premiers tant ils étaient nombreux, et de ne plus en bouger ! S’il n’avait pas fait si chaud, et si j’avais eu plus de temps, je me serais postée en ras de champ pour les mitrailler avec l’appareil photo pendant des heures ! J’ai quand même pris le temps de m’arrêter plusieurs fois pendant que j’avais à peu près toute mon énergie ^^

Après une petite montée sur les routes de la ville et le long des champs (en plein cagnard x’D), et quelques épingles en descente sur un chemin de terre, de cailloux et de roche sous le couvert des arbres, on a commencé à entendre le vrombissement caractéristique des cours d’eau qui s’en donnent à cœur joie. Plus on avançait, et plus tout était vert. Sur les versants de la mousse, des fougères, des herbes folles, du lierre aussi parfois… ces havres parfaits pour la vie secrète que j’aime tant – pratiquement invisible ce jour là. À un moment, mon hôtesse m’a indiqué un poteau de pierre à l’allure sympathique – j’ai failli le louper, pourtant il était bien plus grand que moi ! ^^ On a poursuivit notre chemin jusqu’à une zone caillouteuse, en bordure de la Cance.

En arrivant, j’ai pu sentir un parfum presque iodé, mais aussi une odeur d’arbres et de terre mouillée.. Le Soleil enflammait les feuilles frémissantes au dessus de nos têtes. La fraîcheur subite des effluves du lieu, mêlées à l’ombre des feuillages provoquait un changement d’atmosphère immédiat et apprécié !
Ici, au bord de la zone délimitée par la rivière et des arbustes, un énorme rocher rectangulaire, comme un souvenir de pilier effondré. Ci et là, agrippant un sol irrégulier recouvert de galets, des racines puissantes et sensiblement tortueuses – dont l’une servit d’assise à ma camarade, tandis qu’elle me cédait gentiment le confort d’un rocher plat lors de notre pique-nique -.
Ça aussi, c’est quelque chose que je n’avais pas fait depuis longtemps, de pique-niquer ! Un plaisir ! Pour nous tenir compagnie, sur l’une des racines, un insecte bleu joliment scintillant. Tellement immobile qu’on s’est demandées s’il était encore en vie. Wildy l’a pris dans la main à un moment, il bougeait encore : ouf ! Elle l’a laissé repartir tranquillement ^^

Seule tâche sur ce merveilleux tableau : la présence humaine on ne peut plus évidente ; morceaux de verres brisés mêlés aux galets, masques et autres objets parfois improbables nonchalamment jetés par terre… Je ne comprendrais jamais… Mais bien décidée à ne pas me laisser miner le moral, tout en faisant attention, on a juste fait abstraction de ces éléments. Bref !

Mais bien sûr, l’élément central, c’était la cascade et son cours d’eau ! Et bon sang, c’était beau. Bien que peu haute, elle avait fière allure, s’étalant tout le long d’une muraille. Il y avait de quoi voir, écouter, toucher, et sentir dans tous les sens.
Le dessin formé par la joyeuse dégringolade de l’eau sur les vieilles pierres du mur dressé en barrage, ou plus vraisemblablement en soutènement. Les feuilles mortes qui s’étalaient en arabesques, tournant dans un coin bien délimité, dont les contours étaient esquissés par le courant et la rive. La bruine des gouttes transportées par un filet de vent, si douce et fraîche, comme un brumisateur naturel incroyablement bienvenu par ces chaleurs, et fascinant à observer..
Toute la cascade et ses échos, le tressaillement des feuillages, les remous sur les galets presque entièrement immergés… Les reflets & jeux de lumières qui dansent un peu partout.. Ceux à la surface de l’eau, qui se reflètent avec grâce sur les troncs des arbres et leurs feuilles. Ceux qui s’intègrent dans le brouhaha des chutes, ceux qui glissent en silence sur le sol noyé. Les bulles qui se promènent, et les amas de mousse qui pétillent. Le chant de l’eau, qui coule et qui tombe, qui jaillit et qui ricoche, qui caresse et qui roule… ça en faisait du bruit et des clignements ! Mais ça n’était pas oppressant pour autant, juste captivant, apaisant.. C’est seulement après quelques instants que j’ai su que j’avais eu besoin de ce moment – je suis tellement stressée tout le temps..

Parlons un instant des galets qu’il y avait sur place. Tous différents. Aux formes, aux couleurs et aux textures riches d’une histoire qui nous échappe. Striés, cernés, pailletées. On y trouvait du noir, du blanc, du orange, du rouge, du gris… comme des cailloux pour certains constellés d’arc-en-ciel. Certains présentaient un grain qui me plaisait plus que les autres. Comme une enfant, je ramassais quelques précieux trésors pour les glisser dans mon sac, en souvenir de cette journée.

Nous n’étions pas seules à profiter de la sérénité du lieu. Au dessus de l’eau, s’ajoutant à la magie des papillons et des feuilles portées par le vent, des odonates volaient et convolaient avec enthousiasme.  Leurs frétillements ne faisaient qu’ajouter à la beauté de l’endroit..
La grande majorité de nos amies était d’un bleu ou d’un vert métalliques éblouissants ! La lumière faisait briller leur corps et irisait leurs ailes, projetant leurs frêles ombres à la surface des flots. Nous tentions de les suivre du regard, guettant le moment où elles se poseraient quelque part.. Certaines, après quelques cabrioles aériennes, finissaient par aller pondre leurs œufs près du rivage, promesse d’une nouvelle génération à venir..
On en vit également une subir les dures lois de la Nature, après un vol trop impétueux à proximité d’une toile d’araignée. Si cruelle soit l’image, elle était étrangement fascinante… je vous la glisse avec les autres (avec le signe ⚠), mais ne l’ouvrez en grand format que si cela ne vous chagrine pas et que vous ne redoutez pas les araignées ^^.

C’était très reposant (pour la tête – j’ai encore un peu mal aux jambes ), et ça m’a fait beaucoup de bien. Qui sait, peut être que j’y retournerai, un jour ? ^^

Car bien sûr, il a fallu repartir.  Non sans prendre quelques dernières photos à la va-vite (floues, hélas, mais la magie de l’informatique en a fait des peintures à l’huile recevables). Ce fut sans regret aucun. Cette journée m’a mis des paillettes dans les yeux pour un petit moment. Et au travers de cet article, j’espère avoir réussi à vous en faire profiter au moins un petit peu.

Voilà, voilà. C’est tout pour aujourd’hui !
Portez vous bien. À bientôt !

 

Fin Mai & Juin

By | Blabla / News, Dessins, Photos | No Comments

Je ne serais jamais à jour sur ce blog !

Bonjour ! Voici le petit point du moment sur les dernières créations ! Il n’y en a pas foule, mais il y en a, et c’est toujours ça x)
J’ai eu de gros soucis de page blanche où rien ne venait, ou rien comme j’aurais voulu. J’ai aussi eu une grosse phase de doute (encore) à me comparer aux autres artistes et à me demander pourquoi j’espérais encore arriver à quelque chose… C’est compliqué de se souvenir qu’on a chacun son monde, son style, etc… Donc, chaque petit truc réalisé, c’est un peu comme une mini victoire sur mes doutes & blocages. Tant pis si c’est pas parfait, pas vrai ?

Côté dessin numérique :

Uniquement du numérique cette fois-ci. Si j’ai bien préparé quelques esquisses/essais inachevés/jetés au tradi, je n’ai rien terminé/gardé… ça arrive..

Mais, j’ai (re)fait quelques dessins minimalistes, principalement pour un projet que j’ai dont je reparlerai plus tard, quand on s’approchera un tantinet d’un truc solide. Il reste encore beaucoup trop à faire x’)

Le dessin du milieu n’est pas anodin. Sa base avait servi d’illustration à un poème rédigé en 2019… Et un jour, probablement, j’en reparlerai. Petit à petit, j’intègre ce à quoi il est indirectement lié, et me vient l’envie de réussir à l’assumer.. Bref.

J’avais préparé une esquisse pour le mois des Fiertés…. et je ne l’ai jamais réalisée… Impossible d’être sûre de moi sur ce coup-là, j’ai renoncé pour le moment… Si vous avez des retours sincères et constructifs, je prends… savoir si je m’y mets, ou si je laisse tomber..

Ensuite, une gribouille rapide pour sortir une idée, car chaque fois que je lis les nouvelles, je tombe des nues. Certains jours, je le vis vraiment très mal, notamment quand cela se couple avec mon éco-anxiété ou mon empathie. D’autres fois, je suis simplement blasée…  Je ne comprendrais décidément jamais ce monde, celui des humains. La « logique », si tant est qu’il y en ait une, dans la façon de procéder de la majeure partie de la population, me semble complètement dysfonctionnelle et contre-productive…. (et oui, je sais que mon personnage tient très mal le globe, c’est un choix fait pour une meilleure lisibilité de la tête du monde, et c’est pas génial ^^’)

Enfin, j’ai eu une commission pour un portrait d’une jeune fille et son chien. « L & L », que j’ai pris beaucoup de plaisir à faire. L’image m’est venue directement quand j’ai eu la photo devant me servir de modèle et je suis contente du résultat ! En plus, il a plu à la personne qui l’a commandé, et à celle (le modèle) qui devait le recevoir ! De quoi me remettre un peu de baume au cœur dans cette période artistiquement compliquée !

 

Côté Pixel Art & Animations :

Pas grand chose à nouveau, mais pas rien !

Une tête d’oie – j’ignore si on va bien la voir sur le blog, on verra bien -, en référence au jeu « Untitled Goose Game » que j’ai streamé il y a quelques temps, et que j’ai adoré ! Le jeu est court, mais très amusant, et dans un design épuré qui fonctionne fort bien. On y incarne une oie qui peut cacarder en faisant « Honk » et en battant des ailes, laquelle va troller les gens de tout un village de façon parfaitement gratuite. Avec les gens qui sont passés sur le stream, c’est devenu un véritable délire, et du coup, c’est devenu une émote sur mon serveur Discord (oui parce que j’ai un Discord maintenant, je vous jure, on ne m’arrête plus !).  La voici :

Un PixelArt de fraise (réalisé pour illustrer une commande sur le stream) avec la « grande version » fixe, et la petite animée ! J’y ai passé pas mal de temps – le pixelArt, c’est loin d’être évident – et j’en suis assez contente ! J’aurais juré l’avoir déjà postée, mais apparemment, ce n’était pas le cas !

Côté Photographies :

Et bien, en fait, je ne suis sortie qu’une seule fois. Beaucoup de fatigue, beaucoup de pluie ou trop forte chaleur sans juste milieu, quelques journées douloureuses… ça limite pas mal. Donc j’ai fait une bonne sortie et j’ai essayé de rentabiliser. Certaines photos ne sont pas de super qualité (ça reste difficile de bien faire le point avec mes yeux, et je vois flou assez vite…) mais d’autres me semblent bien ! Comme si souvent, c’est Fleurs, Feuilles & Bestioles <3 :

 

Et puis, voilà, c’est tout pour cette fournée !!

J’espère que certains trucs vous auront plu ! Et espérons que ça se débloque bien prochainement ! Je panique toujours un peu quand je n’arrive plus à dessiner… même si comme le dirait Wildy « j’ai l’impression que c’est inévitable« . Se souvenir qu’on passe presque tous par ces phases là, ça aide !
De même, cet article me fait du bien quand même. Le mois de Juin m’a paru assez « vide » de créas, mais avec le petit point là, ça aide à relativiser. Finalement, il n’y a pas eu ‘que du vide’ !

J’ai également fini de lire le livre qu’on m’a offert (et bon sang, ce que j’ai pu pleurer ! Merci pour ce livre !!), en fin de compte, je l’ai dévoré à une de ces vitesses ! Faut que j’attaque le prochain maintenant !

Pour finir, dans ce qui ne se voit pas : j’ai pas mal construit de petits trucs sur Minecraft. Je pense qu’un jour, je ferais un article pour montrer un peu ce que je fais là bas. C’est pas « incroyable », ce ne sont même pas des ‘gros trucs’, mais c’est mon petit coin à moi, et je l’aime bien ☺. Et puis, j’ai participé à pas mal de petits projets communs aussi depuis le temps que je suis sur ce serveur (moi qui ne joue normalement qu’en solo!). Je suis assez fière d’avoir réussi à me faire un petit trou là bas…. Ça vous dirait de voir ça, vous ?

Aller, bonne journée, et à bientôt ^^
Prenez bien soin de vous !